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Parler de sujets tabous en consultation de kinésithérapie

En kiné, les sujets tabous peuvent parfois être difficiles à aborder. Pourtant, ils peuvent avoir un impact négatif sur le bien-être physique et mental de vos patients. Les consultations en kinésithérapie sont des moments privilégiés où la relation de confiance entre le patient et vous peut permettre de discuter de ces sujets sensibles. Aborder ces sujets peut non seulement améliorer la qualité des soins, mais aussi le bien-être général de vos patients. 🔎 Zoom sur les divers sujets tabous que l’on peut rencontrer en consultation !

Qu’est-ce qu’un sujet tabou ?

Un sujet tabou est un thème ou une question qui est souvent évité ou considéré comme inapproprié à discuter en public ou dans certaines situations sociales. Les tabous sont généralement imposés par des normes culturelles, sociales, ou religieuses, et ils peuvent provoquer de l’inconfort, de la gêne, ou de l’anxiété lorsqu’ils sont abordés. Ces sujets peuvent toucher à des aspects sensibles de la vie personnelle, intime, ou émotionnelle, et sont souvent entourés de silence ou de stigmatisation.

Quelques sujets tabous auxquels les patients peuvent être confrontés

  • 👉 Troubles alimentaires,
  • 👉 Dépendances,
  • 👉 Problèmes de fertilité,
  • 👉 Stigmatisation liée aux maladies chroniques,
  • 👉 Relations familiales et stress,
  • 👉 Questions de genre et d’identité sexuelle,
  • 👉 Obésité et surpoids,
  • 👉 Difficultés financières,
  • 👉 Santé mentale, etc.

Cette liste n’est pas exhaustive, mais elle représente une bonne partie des sujets tabou auxquels les patients peuvent être confrontés. Ces problèmes plus ou moins graves et importants peuvent avoir un impact non négligeable sur vos patients.

Comment aborder les sujets tabous en tant que kiné ?

Il va de soi qu’en tant que kinésithérapeute, vous n’êtes pas psychologue. Toutefois, la relation de confiance que vous pouvez installer au fil des séances de kinésithérapie peut vous permettre de discuter plus facilement et ouvertement avec eux. Un problème qui n’est pas résolu ou débattu, bien qu’il ne soit pas forcément grave, peut influer à la fois sur le corps et l’esprit de vos patients. En ouvrant la communication sur ces tabous, vous pouvez améliorer non seulement la santé physique des patients, mais aussi leur bien-être émotionnel et psychologique. Il peut être judicieux de proposer un accompagnement plus qualifié que le vôtre une fois que la discussion autour de ce sujet tabou est ouverte afin que votre patient soit accompagné au mieux ! Zoom sur quelques sujets ! ⤵️

Sexualité et santé périnéale : oser en parler sans tabou

La sexualité reste un sujet délicat à aborder en consultation de kinésithérapie, mais elle est essentielle pour le bien-être global de vos patients. Les troubles sexuels et problème lié aux cycles de la vie (naissance, cycle menstruelle) peuvent parfois être liés à des problèmes physiques que la kinésithérapie peut aider à traiter.

Pourquoi est-ce un sujet tabou ?

Les raisons peuvent être multiples, mais celles qui reviennent le plus sont que :

  • la sexualité est souvent considérée comme une affaire strictement privée.
  • les normes culturelles et sociales rendent le sujet sensible.
  • la peur du jugement ou de l’incompréhension peut inhiber les discussions.

Discuter de ce sujet tabou avec vos patients en tant que kiné

Discuter de sujets tel que la sexualité ou encore des problèmes périnéaux avec vos patient(e)s, peut avoir plusieurs conséquences tant sur le plan physique (votre partie 😉) que sur le plan mental. En effet, parfois, voire souvent, réussir à discuter de sujets sensibles peut permettre de débloquer quelques chose chez votre patient et va améliorer son mal-être ou simplement lui permettre de s’ouvrir et de se livrer.

🪄 Quelques conseils pour parvenir a parler de sujets tabous

Arriver en abordant le sujet de la sexualité comme on demanderait à quelqu’un le temps qu’il fait n’est pas forcément la bonne solution. Vous risquerez de le braquer plus qu’autre chose. Voici quelques conseils :

  • Créer un environnement de confiance et sans jugement : cela commence par une attitude bienveillante et empathique, en montrant au patient qu’il est écouté et respecté. Un cadre apaisant et privé, où il se sent en sécurité, est indispensable pour favoriser l’ouverture et la discussion.
  • Utiliser un langage clair et neutre : cela permet de réduire la gêne et l’embarras. Évitez les termes trop techniques ou trop familiers, et préférez de simples expressions respectueuses. 💡 Expliquez les choses de manière directe, mais douce, pour que la personne comprenne bien sans se sentir jugée ou incomprise.
  • Poser des questions ouvertes pour encourager la discussion : plutôt que de poser des questions fermées qui limitent les réponses à un simple « oui » ou « non », formulez des questions qui invitent à partager des expériences et des sentiments. 💡 Par exemple, demandez : « Pouvez-vous me parler de vos préoccupations concernant votre vie sexuelle ? » ou « Comment ressentez-vous l’impact de vos symptômes périnéal sur votre intimité ? ». Ces questions permettent aux patients de s’exprimer plus librement et de révéler des aspects importants de sa situation.
  • Respecter les limites et ne pas insister : si le patient montre des signes de malaise ou exprime clairement qu’il ne souhaite pas discuter de sa sexualité, il est important de respecter son choix. Ne pas insister permet de préserver la relation de confiance. Vous pouvez proposer de revenir sur le sujet plus tard, ou simplement lui faire savoir que vous êtes disponible pour en parler s’il change d’avis.

Violences et traumatismes : un sujet tabou, mais il faut en parler

Les violences, qu’elles soient physiques, psychologiques ou sexuelles, sont des réalités auxquelles certaines patientes sont confrontées. En tant que kiné, vous pouvez jouer un rôle crucial dans la détection et le soutien des victimes.

  • Les victimes peuvent ressentir de la honte ou de la culpabilité. Les victimes de violence peuvent se sentir responsables de ce qui leur arrive, même si elles ne le sont pas. Cette culpabilité peut les empêcher de parler de leur situation.
  • La peur des représailles peut empêcher de parler. La crainte de représailles de la part de l’agresseur peut réduire la volonté des victimes à chercher de l’aide. Elles peuvent craindre pour leur sécurité ou celle de leurs proches.
  • La société tend à minimiser ou ignorer les violences domestiques : les violences domestiques sont parfois perçues comme des « problèmes privés ». Cette perception peut décourager les victimes de chercher de l’aide, pensant qu’elles doivent résoudre ces problèmes seules.

🔎 Détecter les signes et réussir à parler pour agir

La détection des signes de violence commence par une observation attentive et sensible. Les signes physiques peuvent inclure des blessures visibles telles que des ecchymoses, des coupures, des fractures ou des marques de strangulation. Cependant, les signes comportementaux sont tout aussi importants à reconnaître. Les patientes peuvent montrer des signes de peur, d’anxiété excessive, de nervosité, ou de retrait. Elles peuvent également hésiter à se déshabiller pour l’examen, éviter certains mouvements ou réagir de manière anormalement défensive.

Lorsqu’il s’agit de parler de violences, il est essentiel de poser des questions avec délicatesse et respect pour ne pas ajouter à la détresse de la patiente. Les questions doivent être ouvertes et non accusatrices, permettant à la patiente de s’exprimer à son propre rythme.

Une fois que vous avez identifié une patiente potentiellement victime de violence, il est crucial de l’orienter vers des structures d’aide spécialisées. Ces structures peuvent offrir un soutien psychologique, juridique et social, essentiel pour la sécurité et le bien-être de la patiente.

💡 Il est essentiel de respecter les obligations légales et éthiques lors du traitement des cas de violence. Cela inclut la confidentialité, le consentement éclairé et les obligations de signalement lorsque la sécurité de la patiente ou celle d’autrui est en jeu.

Le décès : un sujet délicat, mais fondamental

Le décès est une réalité inévitable de la vie, mais il reste l’un des sujets les plus tabous dans le domaine médical et dans nos sociétés en général. En tant que kiné, vous pouvez être confrontées à des situations où il est nécessaire d’aborder ce sujet.

Pourquoi parler du décès constitue un sujet tabou ? 🕊️

La mort est souvent perçue comme la grande inconnue, ce qui suscite peur et anxiété. Cette peur rend le sujet difficile à aborder pour beaucoup de personnes agées ou non. En général, parler de la mort évoque des émotions intenses telles que la tristesse, le chagrin, et parfois la colère. Ces émotions peuvent être écrasantes et dissuader les gens de discuter du sujet. De plus, dans de nombreuses cultures, il est courant d’éviter les discussions sur la mort pour ne pas « porter malheur » ou pour éviter de faire face à des réalités douloureuses.

Évoquer le décès en consultation kiné, comment s’y prendre ?

Pour aborder le décès, il est important de créer un environnement dans lequel le patient et ses proches se sentent en sécurité et écoutés. La compassion et l’empathie sont essentielles pour faciliter ces discussions difficiles. Lorsque vous parlez de la mort, utilisez un langage clair et sensible. Évitez les euphémismes qui peuvent créer de la confusion et préférez des termes directs, mais respectueux. Par exemple, utilisez « décès » au lieu de « partir » ou « s’éteindre ».

💡 Permettez au patient et à ses proches de s’exprimer librement sur leurs sentiments et leurs craintes concernant la mort. Posez des questions ouvertes telles que : « Comment vous sentez-vous face à cette situation ? » ou « Quels sont vos souhaits et préoccupations pour les jours à venir ? ».

Informez le patient et ses proches sur les options de soins palliatifs disponibles. Expliquez comment les soins et votre intervention peuvent améliorer la qualité de vie en gérant la douleur et d’autres symptômes…

Il est essentiel de respecter les souhaits et les décisions de la patiente concernant sa fin de vie. Cela inclut les directives anticipées, les souhaits de ne pas être réanimée, et les préférences quant au lieu de fin de vie. Si vous arrivez à construire une bonne relation de confiance avec votre patient et qu’il se livre à vous, alors il sera de votre responsabilité de prendre en compte ses demandes et de les transmettre aux autres professionnels soignants en charge de lui.

💭 Et vous, quels sont les sujets tabous auxquels vous pouvez-être confrontés ? Quels sont vos conseils pour accompagner les patients ? N’hésitez pas à les partager avec nous dans les commentaires.

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