Renforcement musculaire du genou en kiné- Milo kiné
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Rééducation

Le renforcement musculaire en kinésithérapie

Ah, le renforcement musculaire en kiné… Combien de fois avez-vous été confrontés à un patient dont la rééducation semblait stagner, malgré tous vos efforts ? Ou à un sportif qui revenait sans cesse avec les mêmes blessures, malgré un entraînement qui paraissait être adapté ? Dans cet article, nous vous donnons les clés d’un bon renforcement musculaire en kiné. Alors, êtes-vous prêts à relever le défi ?

Principes scientifiques du renforcement musculaire

En kiné, le renforcement musculaire, au-delà de la simple hypertrophie (augmentation du volume musculaire), est un processus complexe qui englobe des adaptations à plusieurs niveaux. Il sollicite non seulement le tissu musculaire lui-même, mais aussi le système nerveux central et périphérique.

L’entraînement en résistance améliore la capacité du système nerveux à recruter un plus grand nombre d’unités motrices (neurones moteurs et fibres musculaires) et à les synchroniser. Cela se traduit par une force et une puissance accrues. En parallèle, des adaptations morphologiques se produisent. Parmi elles, il y a l’augmentation de la taille et du nombre de myofibrilles (les unités contractiles du muscle), l’amélioration de la densité capillaire (l’apport sanguin au muscle) et des modifications de la composition des fibres musculaires.

💡 Il faut noter que le muscle est un tissu adaptable qui répond aux stimuli de l’entraînement. La plasticité musculaire permet au muscle de modifier sa taille, sa force et son type de fibres en fonction des exigences de l’activité physique.

❓ Selon vous, quels sont les principaux facteurs qui influencent la plasticité musculaire chez vos patients ?

Techniques de renforcement musculaire en kiné : de la théorie à la pratique clinique

En kinésithérapie, vous disposez d’un large éventail de techniques pour renforcer les muscles. Chacune ayant ses spécificités, ses indications et ses contre-indications. Le choix de la technique appropriée dépend d’une évaluation clinique rigoureuse du patient, de la pathologie présentée, du stade de la rééducation, des objectifs du traitement et, bien sûr, des préférences du patient.

Exercices isométriques : la contraction statique, un atout pour un renforcement musculaire en kiné

Les exercices isométriques, caractérisés par une contraction statique sans mouvement articulaire, sont particulièrement précieux pour renforcer les muscles stabilisateurs. Ils permettent par la même occasion d’améliorer la stabilité articulaire et de réduire la douleur. Ils sont souvent privilégiés dans les situations suivantes :

  • Pathologies articulaires telles que l’arthrose, l’arthrite, les tendinopathies ou les lésions ligamentaires (entorses, etc.) ;
  • Périodes postopératoires après une chirurgie orthopédique pour renforcer les muscles autour de l’articulation opérée sans mobiliser cette dernière ;
  • Atrophie musculaire pour prévenir ou limiter la fonte musculaire en cas d’immobilisation ou de non-utilisation prolongée ;
  • Douleur pour renforcer les muscles sans aggraver la douleur, en respectant les limites du patient.

➡️ Par exemple, la planche abdominale, le gainage ventral en appui sur les avant-bras et les pointes de pieds, est un excellent exercice isométrique pour renforcer les muscles du tronc. De même, la contraction du quadriceps, genou tendu, en poussant le genou vers le sol, renforce ces muscles sans mobiliser l’articulation du genou.

Exercices isotoniques : la force du mouvement contrôlé

Les exercices isotoniques, qui impliquent une contraction dynamique contre une résistance, avec une phase concentrique (raccourcissement du muscle) et une phase excentrique (allongement du muscle), sont efficaces pour augmenter la force, la masse musculaire et la puissance. Ils sont préconisés dans les cas suivants :

  • Rééducation post-traumatique pour restaurer la force et la fonction après une fracture, une entorse, une luxation, etc.;
  • Rééducation post-chirurgicale pour renforcer les muscles après une opération, en respectant les consignes du chirurgien, affections musculo-squelettiques chroniques pour améliorer la force et la stabilité en cas de lombalgie chronique, de cervicalgie, de syndrome du canal carpien, etc. ;
  • Préparation physique pour améliorer les performances sportives et prévenir les blessures. Les squats, les fentes avant, les pompes et les tractions sont des exemples d’exercices isotoniques courants.

Exercices pliométriques : l’explosivité au service de la performance

Les exercices pliométriques, consistent en des mouvements explosifs exploitant le cycle étirement-détente du muscle. Ils sont particulièrement adaptés aux sportifs souhaitant améliorer leur puissance et leur réactivité. Ils sont conseillés pour toutes activités impliquant des sauts, des courses rapides ou des sports nécessitant des changements de direction. On retrouve, le basketball, le volleyball, le football ou l’athlétisme. Dans ces cas, là, l’amélioration de la détente verticale pour les sports où la hauteur du saut est un facteur déterminant.

➡️ Les sauts sur place, les sauts sur un step et les lancers de médecine-ball sont des exemples d’exercices pliométriques.

Techniques de facilitation neuromusculaire proprioceptive (PNF) : la synergie entre le corps et l’esprit pour un renforcement musculaire réussi en kiné

Les techniques de PNF combinent des contractions volontaires maximales, des étirements et des techniques de résistance. Ces techniques visent à améliorer le renforcement musculaire, la coordination et la mobilité. Elles sont particulièrement utiles dans les situations suivantes :

  • Troubles neurologiques tels que l’AVC, la paralysie cérébrale ou la sclérose en plaques ;
  • Déficits de coordination et de contrôle moteur ;
  • Difficultés à réaliser des mouvements précis et coordonnés ;
  • Limitation de l’amplitude des mouvements ;
  • Douleur pour améliorer la mobilité et réduire la douleur.

➡️ La technique « tenir-relâcher », où le patient contracte le muscle contre une résistance, puis relâche et le kinésithérapeute étire, est un exemple de technique PNF.

L’utilité de l’électrostimulation neuromusculaire (NMES)

L’électrostimulation neuromusculaire utilise des courants électriques pour stimuler la contraction musculaire. Elle est recommandée lorsque le mouvement volontaire est limité ou impossible, notamment après une chirurgie ou une blessure. Elle peut également être utilisée pour prévenir l’atrophie musculaire en cas d’immobilisation ou de non-utilisation prolongée, améliorer le recrutement musculaire en complément des exercices volontaires, et réduire la douleur en stimulant la libération d’endorphines.

Pouliethérapie : une résistance modulable pour une progression optimale

La pouliethérapie, qui utilise des poids et des poulies pour créer une résistance variable et adaptable aux besoins du patient, permet de travailler des groupes musculaires spécifiques dans des plans de mouvement précis. Elle est suggérée dans les cas suivants :

  • Rééducation postopératoire pour renforcer les muscles en douceur et progressivement ;
  • Rééducation après une blessure pour travailler les muscles dans des amplitudes de mouvement contrôlées ;
  • Affections musculo-squelettiques chroniques pour améliorer la force et la stabilité.

➡️ Le rowing à la poulie et les extensions de triceps à la poulie sont des exemples d’exercices réalisés en pouliethérapie.

Sangles TRX : l’entraînement en suspension pour une force fonctionnelle

Les sangles TRX utilisent le poids du corps comme résistance grâce à un système d’entraînement en suspension. Elles sollicitent les muscles stabilisateurs et améliorent la force fonctionnelle. Les sangles TRX sont proposées pour améliorer la force et la stabilité du tronc. Elles permettent de développer la force fonctionnelle pour améliorer les mouvements de la vie quotidienne et les performances sportives.

➡️ Les pompes TRX et le rowing TRX sont des exemples d’exercices réalisés avec des sangles TRX.

Biodex : une évaluation précise en kiné pour un entraînement personnalisé et un renforcement musculaire optimal

Le Biodex, un système d’évaluation isocinétique, permet de mesurer la force, la puissance et l’endurance musculaires de manière précise. Il peut également être utilisé pour l’entraînement en résistance. Il est particulièrement utile pour évaluer les déficits musculaires après une blessure ou une chirurgie. Suivre les progrès de la rééducation de manière objective et quantifiable, personnaliser les programmes d’entraînement en fonction des résultats des tests, et effectuer des recherches scientifiques sur la force musculaire et les effets de l’entraînement.

🔎 N’oubliez pas, la clé du succès du renforcement musculaire réside dans la personnalisation du programme d’exercices. En tant que kiné, vous vous devez de réaliser des évaluations approfondies du patient. Pour cela, tenez compte de son état de santé général, de ses antécédents médicaux, de ses capacités physiques, de ses objectifs et de ses préférences. Le programme doit être progressif. En augmentant graduellement la charge, l’intensité et la complexité des exercices au fur et à mesure que le patient progresse. Il est essentiel de surveiller attentivement la réponse du patient à l’entraînement et d’ajuster le programme en conséquence

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