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La réalité virtuelle en rééducation et kinésithérapie

La réalité virtuelle en rééducation est une technologie apparue il y a quelques décennies. Elle permet une immersion totale dans un monde informatique généré par ordinateur. Ceux et celles qui l’utilisent peuvent interagir avec ce monde de manière « naturelle » grâce à des équipements tels que des casques et des contrôleurs de mouvement.

En santé, on utilise la réalité virtuelle pour délivrer des prises en charge thérapeutiques ou rééducatives. On l’utilise également pour faire des bilans en utilisant des simulations virtuelles pour aider les patients à se sentir mieux, ou plus proches d’une situation qu’on essaie d’imiter.

Ok, c’est bien beau tout cela, mais cela reste très théorique. Dans cet article, nous allons voir comment concrètement certains kinés l’utilisent en cabinet. Et ce qu’on peut en attendre, sans fausses promesses !

Qu’est-ce que la réalité virtuelle en rééducation ?

La réalité virtuelle existe depuis les années 1960, mais elle s’est vraiment popularisée uniquement dans les années 1990. C’était déjà il y a un bon moment ! Et on a aussi commencé à l’utiliser pour la rééducation dans les années 1990.

Comment se présente concrètement la réalité virtuelle appliquée à la rééducation et à la kinésithérapie ?

  • Les kinés donnent au patient un casque de réalité virtuelle (on parle dans le jargon de casque VR) ou lui font regarder un écran.
  • Cela immerge le patient dans une simulation interactive conçue pour aider à améliorer les fonctions physiques spécifiques telles que la mobilité, la force musculaire et l’équilibre. Un peu comme un bon jeu vidéo.
  • Les mouvements du patient sont captés par des contrôleurs de mouvement et utilisés pour contrôler la simulation.
  • Les patients peuvent effectuer des activités virtuelles telles que la marche, la course, le lancement de balles, etc., tout en étant guidés et surveillés par un thérapeute, notamment en cas de risque de chute.

Cela peut être fait à l’hôpital ou en cabinet, car les établissements peuvent plus facilement investir dans ce type de matériel. Mais aussi en cabinet.

En quoi ça apporte vraiment une plus-value aux soins ? Quelles limites ?

Comment toujours, il y a des avantages et des inconvénients en théorie à la technique. Trois avantages :

  1. l’engagement : les situations sont souvent plus ludiques et motivantes ;
  2. l’adaptabilité : une fois qu’on a investit dans le matériel, on peut décliner son utilisation de différentes façons, pour différents publics ;
  3. la mesure objective : les dispositifs permettent de quantifier les progrès des patients sur les activités. Avec une limite tout de même : est-ce qu’on peut transférer cela dans la vraie vie ?

Les inconvénients

Il y a au moins 2 gros inconvénients pour les kinés :

  1. le coût ;
  2. la nécessité de se former : ce n’est pas tout le temps très intuitif.

Et aussi, tous les patients n’adhèrent pas forcément, ou ne peuvent pas à cause de leur pathologie porter un casque ou se mettre en situation.

Les études cliniques

Et les études cliniques ? Quelques études ont été réalisées sur différentes populations, principalement celles fréquentant les centres de rééducation :

  • patients après AVC, blessés médullaires, traumatisés crâniens, amputés, parkinson.
  • Mais aussi en pédiatrie, chez les enfants atteints de paralysie cérébrale.
  • Et chez les sportifs et sportives, dans la rééducation (la kinésithérapie du sport) après une blessure.

Il faut bien sûr aller regarder les données au cas par cas. Voici les conclusion d’une revue Cochrane de 2018 :

Nous avons trouvé des preuves que l’utilisation de la réalité virtuelle et des jeux vidéo interactifs n’était pas plus bénéfique que les approches thérapeutiques conventionnelles pour améliorer la fonction du membre supérieur (après un AVC).

La réalité virtuelle pourrait être bénéfique pour améliorer la fonction du membre supérieur et l’autonomie dans les activités de la vie quotidienne, lorsqu’elle est utilisée en complément des soins usuels (pour augmenter le temps global consacré au traitement). Il n’y avait pas suffisamment de preuves pour conclure quant à l’effet de la réalité virtuelle et des jeux vidéo interactifs sur la vitesse de marche, l’équilibre, la participation ou la qualité de vie.

Quels sont les principaux dispositifs de réalité virtuelle pour les kinés libéraux ?

Voici quelques noms d’équipement, sans pouvoir être exhaustif : il en sort des nouveaux presque tous les mois !

  • Casques VR (tels que Oculus Quest, HTC Vive, etc.)
  • Tables d’entraînement VR (tels que Virtuix Omni)
  • Systèmes de capteurs de mouvement (tels que Microsoft Kinect)
  • Gants de réalité virtuelle

N’oubliez pas de faire un tour du côté de Leboncoin ou des petites annonces sur des groupes de kiné : on trouve aussi du matériel d’occasion.


Investir dans du matériel de réalité virtuelle peut être coûteux, mais chaque kiné peut réfléchir concrètement à l’impact que cela aura sur sa façon de pratiquer, sa motivation, la satisfaction de sa patientèle. Faites-vous partie des cabinets de kinés libéraux équipés, ou envisagez-vous cela ?

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