Le concept Mulligan en kinésithérapie : de quoi parle-t-on ?
Imaginez une méthode qui soulage la douleur en un instant, rétablit la mobilité et montre des résultats durables. C’est exactement ce que propose le concept Mulligan kiné. Développée dans les années 1980 par Brian Mulligan, cette approche révolutionnaire associe mobilisations passives et mouvements actifs pour traiter efficacement les douleurs mécaniques et les limitations fonctionnelles. De plus en plus enseigné et pratiqué à travers le monde, le concept Mulligan est aujourd’hui un allié précieux pour les kinésithérapeutes souhaitant enrichir leur pratique avec une technique simple, non invasive et axée sur des résultats concrets. Prêt à en savoir plus sur cette méthode ? C’est par ici ! 🚀
Une découverte clinique au service de la kinésithérapie
L’histoire du concept Mulligan débute avec une observation de Brian Mulligan. En traitant une patiente souffrant d’une entorse au doigt, il a remarqué qu’un glissement articulaire passif, combiné à un mouvement actif, permettait de réduire instantanément la douleur et de restaurer la fonction. Ce constat l’a conduit à développer une méthode basée sur la correction des défauts positionnels articulaires, souvent responsables des douleurs et des limitations de mouvement.
En kinésithérapie, ces défauts positionnels sont considérés comme des altérations subtiles de la congruence articulaire, pouvant survenir après un traumatisme ou une surcharge mécanique. Grâce aux techniques Mulligan, il est possible de corriger ces défauts en appliquant des mobilisations spécifiques, indolores, et en engageant la patiente dans un mouvement actif.
Les principes du concept Mulligan kiné
Le concept Mulligan en kinésithérapie repose sur trois principes fondamentaux, résumés par l’acronyme PILL :
- 👉🏻 Pain-Free (sans douleur) : toute technique appliquée doit être indolore pour garantir son efficacité et la sécurité de la patiente.
- 👉🏻 Instantaneous Effect (effet instantané) : une amélioration immédiate de la douleur ou de la mobilité est attendue après l’application.
- 👉🏻 Long Lasting (effet durable) : les bénéfices obtenus doivent se maintenir sur le long terme, grâce à des exercices d’entretien.
Ces principes s’inscrivent dans l’approche de la kinésithérapie moderne, où l’objectif est de traiter les causes mécaniques des douleurs tout en engageant activement le patient dans sa réhabilitation.
Mécanismes d’action : une approche globale pour le kiné
Les effets du concept Mulligan kiné reposent sur des mécanismes biomécaniques et neurophysiologiques agissant en synergie.
Mécanismes biomécaniques
Le concept Mulligan stipule que certaines douleurs et limitations fonctionnelles sont dues à des défauts positionnels articulaires. Ces défauts perturbent la mécanique articulaire normale, provoquent des douleurs et limitent la mobilité. Les mobilisations passives appliquées par le kiné permettent de corriger ces défauts, réduisant les contraintes sur les tissus périarticulaires.
Exemple : dans un syndrome d’impingement de l’épaule, un glissement postérieur de l’articulation gléno-humérale, combiné à une élévation active du bras, permet de libérer l’espace sous-acromial et de restaurer une amplitude de mouvement normale.
Mécanismes neurophysiologiques
Le concept Mulligan agit aussi sur le système nerveux central et périphérique. Les mobilisations corrigées améliorent la proprioception, en modifiant les signaux sensoriels transmis au cerveau. Cela favorise une réorganisation des schémas moteurs, réduisant l’hypervigilance à la douleur et facilitant une reprise fonctionnelle.
Les techniques activent également les mécanismes d’inhibition centrale de la douleur, ce qui réduit les signaux nociceptifs. Ces effets sont particulièrement bénéfiques pour les patientes souffrant de douleurs chroniques, telles que les lombalgies ou les tendinopathies.
Techniques clés du concept Mulligan kiné
Le concept Mulligan propose plusieurs techniques adaptées aux différentes structures musculosquelettiques :
Mobilization With Movement (MWM)
Les MWM (mobilisations avec mouvement sont réservées aux articulations périphériques) sont appliquées sur les articulations périphériques (épaule, coude, cheville). Le kiné réalise un glissement articulaire passif dans une direction spécifique, tout en demandant à la patiente d’effectuer un mouvement actif. Si la technique est correctement réalisée, le mouvement devient indolore et fonctionnel.
Sustained Natural Apophyseal Glide (SNAG)
Les SNAG (glissements apophysaires naturels) sont des glissements soutenus appliqués sur les articulations de la colonne vertébrale. Elles sont utiles pour traiter les cervicalgies et les lombalgies mécaniques. 👉🏻 Par exemple, un SNAG appliqué sur une facette articulaire cervicale peut améliorer immédiatement la rotation de la tête.
Natural Apophyseal Glide (NAG)
Les NAG sont des oscillations passives, principalement appliquées au niveau cervical et thoracique. Elles visent à relâcher les tensions musculaires et à restaurer la mobilité articulaire.
Applications du concept Mulligan en kiné
Le concept Mulligan kiné est indiqué pour les pathologies musculosquelettiques mécaniques, avec des bénéfices dans plusieurs domaines :
- 1️⃣ Réhabilitation des douleurs articulaires : les douleurs articulaires, qu’elles soient liées à un traumatisme, une surcharge ou une pathologie dégénérative, peuvent être prises en charge avec les techniques Mulligan.
Exemple : un tennis elbow peut être soulagé par un glissement latéral de l’articulation radio-humérale, combiné à une contraction active. - 2️⃣ Gestion des troubles de la colonne vertébrale : les cervicalgies, lombalgies et céphalées cervico-géniques bénéficient particulièrement des techniques SNAG. Ces dernières permettent de réduire les douleurs mécaniques et d’améliorer la mobilité articulaire.
- 3️⃣ Réhabilitation post-traumatique : après une entorse ou une blessure articulaire, les techniques Mulligan favorisent la restauration de la mobilité et de la proprioception.
Exemple : dans une entorse de cheville, un glissement postérieur de l’articulation talo-crurale peut réduire les douleurs résiduelles.
Formation et intégration du concept de Mulligan en kiné
Pour maîtriser le concept Mulligan, les kinésithérapeutes doivent suivre une formation continue spécifique incluant des modules sur les techniques MWM, SNAG et NAG. Ces formations garantissent une application sécurisée et efficace, tout en renforçant le raisonnement clinique.
👀 Pratiquez-vous cette méthode en tant que kiné ? Quels conseils pourriez-vous nous partager ? Que pensez-vous de cette méthode ?