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Rééducation

Maladies inflammatoires en rhumatologie

Vous prenez ponctuellement en charge des patient(e)s atteint(e)s de maladie rhumatismale inflammatoire ? Vos cours à l’IFMK n’étaient pas forcément des plus à jour sur le sujet : peut-être en effet avez-vous vu ces photos de personnes atteintes de spondylarthrite ankylosante toutes voûtées… Une réalité qui n’est plus aujourd’hui grâce aux progrès médicamenteux et non médicamenteux !

Faisons le point sur la prise en charge actuelle des maladies inflammatoires en rhumatologie. Les patients atteints de ces pathologies chroniques sont en grande demande de kiné « spécialistes ». Vous ferez donc des heureux en vous documentant sur ce sujet !

Quelles sont les maladies rhumatismales ?

Nous nous focalisons aujourd’hui sur les maladies rhumatismales inflammatoires. Voici les 3 que vous êtes le plus susceptible de rencontrer dans les cabinets de kiné :

  1. la polyarthrite rhumatoïde ;
  2. la spondylarthrite ankylosante ;
  3. le lupus érythémateux.

Pourquoi ? Tout simplement parce qu’il s’agit des pathologies les plus fréquentes. Mais aussi parce qu’elles sont pourvoyeuses de douleur ou de restriction de mobilité… Deux symptômes sur lesquels vous avez potentiellement de nombreuses pistes de prise en charge !

Autre point commun à ces 3 maladies rhumatismales : ce sont des maladies auto-immunes.

Que savoir sur les traitements médicamenteux des maladies inflammatoires ?

Les personnes sous traitement pour un rhumatisme inflammatoire se posent souvent des questions auxquelles elles ne trouvent pas forcément de réponse précise et fiable. Notamment concernant leurs traitements médicamenteux. Et elles ne voient pas leur rhumatologue référent tous les 4 matins… D’où l’intérêt que vous connaissiez certaines informations importantes sur les traitements médicamenteux pour permettre de soulager leurs douleurs liées à cette inflammation.

  1. Les biothérapies. Il s’agit d’un traitement de fond souvent donné pour ces maladies. Il s’agit des anti-TNF alpha, de l’abatacept, etc. Chose importante : lorsqu’on les prend, notre système immunitaire est affaiblit. Il est donc prudent de décaler de quelques jours les prises (qui ont souvent lieu toutes les semaines ou 2 semaines) en cas de rhume ou d’autres infections.
  2. Les traitements de fond chimiques (méthotrexate, sulfasalazine, etc.). À tout âge, en cas de désir d’enfant, ce traitement doit absolument être interrompu : 3 mois avant la conception pour les hommes, 1 mois pour les femmes.
  3. Les anti-inflammatoires (AINS, corticoïdes). Ils ne sont pas pris au long court, mais ponctuellement, en cas de poussée plus douloureuse. Contrairement aux deux autres, ils ne suppriment pas la cause de l’inflammation, mais seulement sa conséquence. Mais ils peuvent permettre de « passer des caps ».

Et les traitements non médicamenteux ?

Les traitements non médicamenteux des rhumatismes inflammatoires peuvent se ranger en 3 grandes catégories :

  • la rééducation, l’appareillage ;
  • l’activité physique, l’hygiène de vie ;
  • la chirurgie : synovectomie par arthroscopie et chirurgie réparatrice, stabilisatrice ou orthopédique (prothèse).

Les documentations de la Haute autorité de santé mais aussi de nombreuses autres institutions internationales recommandent fortement la rééducation, notamment en kiné, pour ces pathologies.

Voyons justement plus spécifiquement la prise en charge des 2 pathologies les plus fréquentes : la polyarthrite et la spondylarthrite.

Prise en charge kiné type d’une polyarthrite

Cette maladie rhumatismale inflammatoire qui touche plusieurs articulations (poignets, genoux, épaules, cervicales…) peut être un véritable handicap pour vos patients. En effet, ces douleurs articulaires peuvent provoquer le gonflement voir la déformation des articulations. C’est pour cela qu’ils se tournent vers la kinésithérapie afin de soulager ces anomalies.

Bonne nouvelle : on a des guidelines toutes fraîches pour la prise en charge kiné de la polyarthrite rhumatoïde ! Elles ont été publiées en 2021 dans une des plus grandes revues internationales de kinésithérapie, le Physical Therapy and Rehabilitation journal.

On vous invite fortement à y jeter un coup d’œil. Mais en voici une synthèse.

  1. Le temps de bilan doit être conséquent. Il est recommandé de surtout se focaliser sur les restrictions d’activités des patient(e)s, et sur leurs principales attentes en termes de reprise d’activité.
  2. Une large part des séances doit être consacrée à l’éducation, l’information sur la maladie. On entend par là délivrer des informations sur la maladie, des conseils, et soutenir l’autogestion.
  3. L’autre pilier de la prise en charge repose sur la réalisation d’exercices. Ils peuvent être supervisé de manière limitée, à court terme ou plus long terme. Le rôle du kiné est d’informer sur le type d’exercice, la fréquence, l’intensité. L’idée est plutôt d’encourager l’autonomie des patients à ce sujet, en prenant en compte bien sûr les spécificités de chacun.
  4. Les tests suivant sont recommandés pour le suivi :
    1. Patient-Specific Complaint instrument (PSC),
    1. les échelles numériques pour évaluer la douleur et la fatigue (coter de 0 à 10, par exemple),
    1. l’indice d’invalidité selon le HAQ,
    1. le test de marche de 6 minutes.

Vous le voyez, il n’est pas question de prise en charge centrée sur l’antalgie, de type massage, ultrason, etc. Même si parfois, certains patients sont en attente de prise en charge de ce type… À vous de composer avec !

Prise en charge kiné type d’une spondylarthrite

Nous disposons aussi de recommandations de prise en charge récentes pour la spondylarthrite, publiées cette fois par deux chercheurs du Royaume-Uni.

Sur quoi devrait reposer le diagnostic et les prises en charge kiné de cette maladie inflammatoire ? Une nouvelle fois, une large place est accordée aux exercices. Par exercice, il faut bien sûr entendre toute prise en charge active, qu’elle soit basée sur :

  • des étirements ;
  • du renforcement musculaire à poids de corps ou avec matériel ;
  • des mouvements en balnéothérapie ;
  • l’encouragement à la reprise d’activités physiques et sportives, adaptées avec une alimentation saine.

Les chercheurs soutiennent que « Des données récentes, vastes et multicentriques, ont montré que l’exercice de haute intensité peut améliorer l’activité de la maladie et également avoir un impact positif sur les facteurs de risque cardiovasculaire chez ces patients. » 

Ils constatent cependant qu’il n’y pas de directives spécifiques sur la quantité d’exercice nécessaire pour produire un effet bénéfique et réduire la gêne.


À noter qu’il existe d’autres types de rhumatismes inflammatoires qui nécessitent une prise en charge adaptée.

Êtes-vous, vous aussi, dans cette dynamique de prise en charge active pour vos patient(e)s atteints de pathologies rhumatismales ?

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