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Rééducation

Fracture de fatigue : prise en charge et délais de récupération

Les fractures de fatigue ne sont pas forcément les fractures les plus vues en cabinet libéral. Et justement, comme on n’en reçoit pas forcément en continu (surtout si on n’est pas kiné du sport), on peut parfois ne plus trop savoir comment réagir lorsqu’un nouveau patient arrive au cabinet avec ce diagnostic. Où alors, on peut aussi en tant que kiné être en première ligne pour repérer des fractures passées inaperçues. Faisons donc le point sur la prise en charge et le délais de récupération de ces fractures !

Quelles sont les caractéristiques d’une fracture de fatigue ?

Les fractures de fatigue surviennent en particulier chez les athlètes et les personnes soumises à des charges répétitives sur leurs os. Voici quelques chiffres et caractéristiques associés aux fractures de fatigue.

  • Les fractures de fatigue représentent environ 10 à 15% de toutes les fractures chez les êtres humains.
  • Os affectés : elles se produisent souvent dans les os longs, tels que le tibia (os de la jambe), le fémur (os de la cuisse), le radius (os du bras) et le cubitus (os du coude).
  • Les athlètes, en particulier les coureurs et les joueurs de basketball, sont particulièrement vulnérables aux fractures de fatigue en raison de la répétition de contraintes sur leurs os pendant les activités sportives.
  • Les personnes qui effectuent des travaux répétitifs physiques peuvent également être à risque de fractures de fatigue.
  • Le risque de fracture de fatigue augmente avec l’âge en raison de la perte de densité osseuse naturelle qui se produit.

Quelles sont les causes connues d’une fracture de fatigue ?

Les fractures de fatigue chez l’être humain sont causées par des sollicitations répétées à des niveaux de contrainte inférieurs à la limite de rupture du matériau osseux.

Une fracture qui n’est pas une fracture de fatigue se produit suite à un événement particulier (sauf en cas de fracture spontanée) : accident, chute, coup, etc.

Une fracture de fatigue à l’inverse est le résultat de contraintes de moindre intensité mais répétées sur une longue durée.

Les facteurs de risque connus des fractures de fatigue sont :

  • Les activités sportives intenses impliquant des charges répétées sur les os, comme la course à pied (particulièrement si on fait plus de 64 km par semaine) ou le saut, peuvent entraîner une fracture de fatigue.
  • Les traumatismes répétitifs, tels que les sauts répétés ou les impacts répétés, peuvent entraîner une accumulation de dommages dans les os et finalement une fracture de fatigue.
  • Certaines maladies métaboliques, telles que l’ostéoporose ou le syndrome de Turner. Elles  peuvent fragiliser les os et augmenter le risque de fracture de fatigue.
  • Les modes de vie sédentaires peuvent aussi réduire la densité osseuse et augmenter le risque.

Quels facteurs influencent les délais de guérison ?

Plusieurs facteurs (modifiables ou non) influencent le temps de guérison d’une telle fracture. Les voici :

  • l’état de santé général. La présence d’un diabète ou d’un système immunitaire affaiblit ralentit la guérison ;
  • l’âge ;
  • l’adhérence au traitement, à la remise en charge progressive ;
  • le mode de vie : une vie « équilibrée et saine » favorise bien sûr une bonne récupération (alimentation, activité physique, sommeil).

Quel traitement préconisé ?

Le traitement va dépendre de la gravité de la fracture (grade 1, 2, 3, 4) et des habitudes de pratique des équipes médicales et paramédicales rencontrées par le patient. Le but général du traitement est de : protéger l’os blessé pour permettre la guérison, soulager la douleur et rétablir la fonction articulaire.

L’étape primordiale est le repos ou l’immobilisation. Pour une fracture de fatigue des membres inférieurs, un repos strict, sans mise en charge sur la jambe fracturée, est souvent prescrit pour plusieurs semaines. Parfois l’immobilisation est proposée avec une botte plâtrée.
Dans tous les cas, la sortie de cette phase de rééducation doit être très progressive. D’où les séances de kiné souvent nécessaires pour guider les patient(e)s dans cette reprise.

La chirurgie est rarement utilisée et encore moins en première intention.

À quel délais de récupération faut-il s’attendre ?

La consolidation est souvent de plusieurs mois : la densité osseuse met jusqu’à 24 semaines (presque 6 mois) pour revenir à sa normale. C’est plus long qu’en cas de fracture « classique ».

Cependant, le sport est souvent repris avant cette consolidation totale. Par exemple, après une fracture de fatigue du tibia (le type de fracture de fatigue le plus fréquent), le sport est repris au bout d’environ 3 mois. Certains fractures nécessitent cependant d’attendre au moins 6 mois.


Avez-vous souvent en rééducation des personnes après une fracture de fatigue ?

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