Rééducation fonctionnelle : quel traitement kinésithérapique pour la Coxarthrose
La coxarthrose, cette pathologie insidieuse qui mine la mobilité et la qualité de vie de nombreux patients, est un défi constant dans nos cabinets. Face à cette usure articulaire progressive, votre mission est de non seulement soulager la douleur, mais aussi ralentir l’évolution de la maladie et préserver au maximum la fonction de la hanche. Quel traitement kinésithérapique pour la Coxarthrose ? 🔎 Prêt ? Accrochez-vous !
Comprendre la Coxarthrose : au-delà du diagnostic radiologique
Avant de manier nos mains expertes, une compréhension fine de la pathologie est indispensable. La coxarthrose, rappelons-le, est une arthrose de la hanche caractérisée par la destruction progressive du cartilage articulaire. Cette dégradation entraîne un contact os sur os, source de douleurs, de raideurs et de limitations fonctionnelles.
Le diagnostic et l’imagerie sont importants. La douleur inguinale d’horaire mécanique est un signe clinique majeur. L’imagerie, notamment les radiographies, permet de visualiser le pincement articulaire, les ostéophytes et les géodes. Plus important encore, les radiographies révèlent la tendance de la coxarthrose : tendance expulsive (la tête fémorale a tendance à sortir de son logement, le cotyle) ou tendance protrusive (la tête fémorale s’enfonce dans le bassin). Cette distinction est capitale pour adapter vos techniques de mobilisation et d’étirement.
Plusieurs facteurs de risque peuvent favoriser l’apparition de la coxarthrose : les facteurs génétiques, les anomalies congénitales (dysplasie de la hanche, luxation congénitale), les traumatismes (fractures, luxations), la surcharge pondérale ou encore, les activités sportives ou professionnelles sollicitant excessivement la hanche.
Objectifs du traitement kinésithérapique d’une coxarthrose
Le traitement kinésithérapique de la coxarthrose ou arthrose de la hanche ne se limite pas au soulagement de la douleur. Elle doit viser une prise en charge globale et personnalisée. La gestion de la douleur (antalgie) est souvent la priorité du patient. Nous disposons de plusieurs outils : les thérapies physiques (cryothérapie, thermothérapie, ultrasons pulsés, TENS) et les massages (techniques douces et relaxantes pour décontracturer les muscles autour de la hanche).
L’amélioration de la mobilité articulaire est essentielle pour prévenir l’ankylose et restaurer une amplitude de mouvement fonctionnelle. On utilise des mobilisations passives et actives et des étirements spécifiques ciblant les muscles rétractés, en fonction de la tendance de la coxarthrose.
Le renforcement musculaire est essentiel pour stabiliser l’articulation et compenser la perte de cartilage. On utilise le renforcement isométrique, isotonique et isocinétique, en se concentrant sur les muscles clés : fessiers, quadriceps et ischio-jambiers.
La proprioception et le contrôle neuromoteur sont importants pour améliorer la perception de la position de la hanche dans l’espace et la coordination des mouvements. On utilise des exercices sur surfaces instables et des exercices de transfert de poids et de contrôle postural.
Enfin, l’éducation thérapeutique est primordiale pour rendre le patient acteur de sa prise en charge, avec des conseils sur l’hygiène de vie et l’apprentissage d’exercices d’auto-entretien.
Techniques spécifiques pour la rééducation d’une Coxarthrose
Entrons dans le détail des techniques à mettre en œuvre. Les mobilisations articulaires sont capitales. La traction manuelle est une technique de base pour décompresser l’articulation. La direction de la traction dépend de la tendance de la coxarthrose : traction dans l’axe de la diaphyse fémorale en cas de tendance expulsive, et traction dans l’axe du col fémoral en cas de tendance protrusive. Les mobilisations passives permettent de restaurer l’amplitude des mouvements.
Les étirements musculaires sont également importants. En cas de tendance expulsive, on étire les ischio-jambiers, le droit fémoral et les adducteurs. En cas de tendance protrusive, on étire les pelvi-trochantériens, le moyen et le petit fessiers.
Le renforcement musculaire est un autre pilier de la rééducation, avec des exercices en chaîne fermée (squats partiels, fentes, step-ups) et des exercices en chaîne ouverte (abduction de hanche avec élastique, extensions de hanche). Le renforcement des muscles stabilisateurs du bassin est important pour une meilleure posture.
Protocole de rééducation dans le plan de traitement kinésithérapique d’une Coxarthrose
Voici un exemple de protocole, à adapter à chaque patient :
- En phase aiguë (poussée inflammatoire), on préconise le repos relatif, la cryothérapie, les antalgiques et les massages doux.
- En phase subaiguë, on utilise des mobilisations douces, des étirements progressifs et un renforcement isométrique.
- En phase chronique, on utilise des mobilisations plus importantes, des étirements spécifiques, un renforcement isotonique et isocinétique, des exercices proprioceptifs et l’éducation thérapeutique.
Quelques exemples d’exercices à domicile : étirements des ischio-jambiers, du psoas et des fessiers ; renforcement avec des ponts, de l’abduction de hanche avec élastique et des squats partiels ; exercices proprioceptifs avec des transferts de poids et le maintien de l’équilibre.
❓ Quels exercices conseillez-vous à vos patients lors d’une rééducation fonctionnelle d’une Coxarthrose ? Quels sont vos conseils ?
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