Kiné : dénutrition et fragilité chez la personne âgée - Milo
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Fragilité chez les aînés : prise en charge par le kiné

En tant que kiné à domicile, en centre de rééducation ou en milieu hospitalier, vous rencontrez fréquemment des patients âgés souffrant d’instabilité posturale et présentant un risque élevé de chute. 👉 Face à cette réalité, il est essentiel de reconnaître les particularités de chaque patient pour élaborer un projet thérapeutique personnalisé et optimal.

Fragilité chez la personne âgée : les chiffres clés en France

C’est un fait : notre société fait face à un vieillissement démographique.

🔎 Chaque année en France :

  • La population des personnes de plus de 65 ans augmente.
  • 550 000 admissions aux urgences sont dues à des accidents de la vie courante chez les personnes âgées de plus de 65 ans.
  • 84% des accidents de la vie courant chez les personnes âgées de plus de 65 ans sont liés à une chute.
  • 78 % des chutes surviennent au domicile de la personne chuteuse.
  • Au niveau mondial, on estime à 37,3 millions de chutes par an nécessitant des soins médicaux.

Ainsi, que ce soit dans votre pratique libérale, hospitalière ou en centre de rééducation et de réadaptation fonctionnelle, vous êtes normalement confronté à ce problème de société en tant que kinésithérapeute.

Les principales causes de la fragilité chez la personne âgée

👉 Avec l’âge, la masse musculaire diminue progressivement, un phénomène connu sous le nom de sarcopénie. Cette condition résulte notamment d’un mode de vie sédentaire, de la neurodégénérescence et de carences nutritionnelles. La sarcopénie entraîne une diminution de la force et de l’autonomie, pouvant causer des troubles de la marche et de l’équilibre, ainsi qu’une augmentation des risques de chutes et de fractures.

👉 La malnutrition représente un facteur majeur dans la fragilité de la personne âgée. Elle entraîne des carences, fragilisant ainsi la personne dénutrie. Parfois causée par un état dépressif, elle peut être accompagnée d’une « douleur morale » due à la prise de conscience de la perte des capacités physiques et cognitives, ainsi qu’un ralentissement idéomoteur, des troubles alimentaires et du sommeil. La fragilité s’installe plus brusquement en cas d’état anxio-dépressif.

👉 L’anxiété peut amener une inhibition psychomotrice et lorsqu’elle est associée à une peur de chuter, elle peut limiter la mobilité. C’est un facteur important à prendre en compte lors de la prise en charge.

L’instabilité posturale chez la personne âgée

Dans un contexte de fragilité, l’instabilité posturale chez la personne âgée est fréquente en raison de divers facteurs :

  • des déficits musculaires, sensitifs, sensoriels, articulaires ou d’équilibration dus au vieillissement ainsi qu’aux divers traumatismes et pathologies rencontrés au cours de la vie ;
  • des effets secondaires de certains médicaments.

L’instabilité posturale augmente significativement le risque de chutes, qui peuvent avoir des conséquences psychologiques et psychomotrices graves :

  • apparition d’un sentiment de dévalorisation,
  • perte d’estime et de confiance en soi,
  • peur d’une nouvelle chute,
  • syndrome de désadaptation psychomotrice…

Elles sont à l’origine d’une diminution des activités pouvant entrainer une perte d’autonomie et amener la personne âgée vers une institutionnalisation.

La prise en charge de la fragilité chez la personne âgée en kinésithérapie

🎯 L’objectif principal dans la prise en charge du patient âgé chuteur par le kiné est la récupération maximale de son indépendance afin de garder une qualité de vie optimale, en fonction de son potentiel.

Chaque patient est unique, et il est donc crucial de procéder à une évaluation individualisée pour comprendre les causes spécifiques de la fragilité chez la personne âgée.

1. L’examen des déficits de structures et de fonctions

Avant toute chose, la prise en charge commence par l’élaboration d’un bilan initial avec l’examen des déficits de structures et de fonctions :

  • Un examen morphostatique (observation de la posture) ;
  • Un examen de :
    • la fonction algique,
    • des fonctions cutanées, trophiques et circulatoires,
    • la fonction cognitive,
    • la fonction sensitive,
    • la fonction articulaire,
    • la fonction musculaire.
  • Un examen des limitations d’activités :
    • autonomie dans les AVQ,
    • transfert (fauteuil – lit – couché-assis, assis-debout et inversement…),
    • équilibre,
    • déplacement.
  • Un examen des restrictions de participations.

2. Le Bilan Diagnostic Kinésithérapique (BDK)

Ensuite, un Bilan Diagnostic Kinésithérapique (BDK) doit être réalisé pour comprendre les causes spécifiques de l’instabilité posturale en notant notamment :

  • L’historique des chutes ;
  • Les amplitudes articulaires ;
  • Les déficits musculaires ;
  • Le niveau de douleur ;
  • L’état psychologique du patient…

3. Les objectifs de la prise en charge

Puis, il faudra identifier les objectifs de la prise en charge à court terme, à moyen terme et à long terme. Par exemple :

  • À court terme : diminuer les douleurs et réduire l’inflammation.
  • À moyen terme : gagner en amplitude articulaire, travailler la force musculaire globale, améliorer l’équilibre et apprendre les relevés du sol.
  • À long terme : réduire le risque de chute, augmenter le périmètre de marche et la vitesse et retrouver une autonomie pour un retour à domicile.

4. Le traitement masso-kinésithérapique

Le projet thérapeutique doit être centré sur les besoins et les capacités de chaque patient. Les objectifs principaux sont de renforcer la musculature, améliorer l’équilibre, et augmenter la confiance en soi lors des déplacements. Les techniques utilisées peuvent inclure des exercices de renforcement musculaire, des activités de proprioception, des exercices de mobilité, et des stratégies de prévention des chutes.

Pour cela, voici quelques exemples du matériel kiné pouvant être utilisé :

  • Une table de Bobath ;
  • Une table de massage ;
  • Des barres parallèles ;
  • Des objets variés : ballons, poids, élastiques, steppers, cônes, mousses, bâtons…

La collaboration interdisciplinaire

Travailler en collaboration avec d’autres professionnels de santé est également essentiel pour une prise en charge optimale. Les échanges avec les médecins, les ergothérapeutes, les orthophonistes, et les psychologues permettent d’avoir une approche globale et cohérente, favorisant ainsi une meilleure prise en charge du patient.

📄 Sources : kinedoc.org – has-sante.fr

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