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Les douleurs lombalgiques : comment les reconnaître ?

Les douleurs lombalgiques se situent généralement entre le bord inférieur des côtes et les fesses. Elles peuvent toucher n’importe qui et peuvent être de plus ou moins longue durée : courte durée (aiguë), de durée moyenne (subaiguë) ou de longue durée (chronique). Cette pathologie a une incidence sur la mobilité des patients et peut avoir de graves conséquences. 🔎 Quelles sont les incidences des douleurs lombalgiques ? Comment les détecter ? Existe-t-il plusieurs stades des douleurs lombalgiques ? 🚀 Réponse dans cet article !

Douleurs lombalgiques : spécifique ou commune ?

En kinésithérapie, on distingue deux types de douleurs lombaires :

  • Les douleurs lombaires spécifiques (10 %) sont des douleurs liées à une pathologie sous-jacente telles que cancer, infection, syndrome de la queue de cheval, fracture, sténose, arthrite inflammatoire, douleurs radiculaires et/ou radiculopathies.
  • Les douleurs lombaires non spécifiques (90 %) désignent une douleur lombaire qui ne comporte pas de signes d’alerte appelé « drapeaux rouges ».
    • Douleur discogénique (41 %) Douleur facétogène (31 %)
    • Douleur articulaire sacro-iliaque (18 %)

De nos jours, nous pouvons affirmer que les douleurs lombalgiques ont souvent une origine multifactorielle. Il est hasardeux de se focaliser sur les lésions physiques sans prendre en charge la sphère bio-psycho-sociale. Il reste tout de même pertinent pour la compréhension de sa pathologie et pour adapter au mieux le traitement de déceler les tissus majoritairement impliqués dans les symptômes du patient.

Le « Big 5 » des tissus impliqués

Le « Big 5 » des tissus impliqués représentent les principales sources des douleurs lombaires, couvrant 90 % des cas.

  • 1️⃣ Les douleurs de la colonne antérieure : représentant 40 à 60 % des douleurs. Elles sont souvent liées aux disques intervertébraux ainsi qu’aux corps et plateaux vertébraux
  • 2️⃣ La douleur de la racine nerveuse : représente 10 % des cas. Elle peut être attribuée au nerf spinal, à la dure-mère et au ganglion de la racine dorsale.
  • 3️⃣ La colonne postérieure : également responsable de 10 % des douleurs, inclut les articulations facettaires ou zygapophysaires et les isthmes.
  • 4️⃣ L’articulation sacro-iliaque : est impliquée dans 5 à 10 % des cas. On la retrouve particulièrement chez les patients atteints de pathologies rhumatismales (comme la spondylarthrite ankylosante) ou chez les femmes enceintes ou en post-partum. Ces douleurs étant souvent intra-articulaires et inflammatoires.
  • 5️⃣ La sténose spinale ou foraminale : représente 2 à 5 % des cas.

Démarche du diagnostic clinique de la lombalgie

Le diagnostic clinique des douleurs lombaires est un diagnostic par soustraction. C’est-à-dire qu’au fil du BDK (Bilan Diagnostic Kinésithérapique), la prévalence des différents diagnostics possible croît ou décroit selon les réponses du patient aux questions / tests.

Chaque origine douloureuse possède des « indices » responsables d’une variation importante de sa prévalence lors du diagnostic par soustraction. Il faut tout de même rester vigilant en cas de tableau mixte pouvant correspondre à plusieurs origines douloureuses concomitantes.

La douleur lombalgique discogénique

  • 👉 Se caractérise par la présence d’une préférence directionnelle ou d’une centralisation de la douleur.
  • 👉 Environ 40 % des patients présentant une douleur centrale montrent une préférence directionnelle.
  • 👉 Avec le temps et les répétitions, on observe une augmentation de l’amplitude des mouvements et une diminution de la douleur. Cette douleur est rapidement réversible, indépendamment de la durée de la souffrance. Même si la douleur est unilatérale, le centre est souvent impliqué dans la douleur.
  • 👉 Environ 50 % des patients souffrant de douleurs discogéniques présentent une préférence directionnelle.

Détecter les douleurs lombalgiques facettaire

  • Souvent observée chez les patients âgés de plus de 50 ans.
  • Les symptômes s’améliorent généralement en marchant ou en étant assis.
  • Cette douleur apparaît de manière para-spinale, toujours unilatérale, et ne migre pas vers le centre.
  • Le test d’extension et de rotation, qui empire en rotation, est important. Un résultat négatif permet d’éliminer une origine facettaire en raison de sa haute spécificité.
  • Contrairement à d’autres douleurs, il n’y a pas de préférence directionnelle ni de centralisation.

🚨 Distinguer la douleur facettaire de la douleur discogénique non-répondante peut être difficile si le test d’extension-rotation est positif. Un scanner peut révéler une augmentation liquidienne au niveau de l’espace zygapophysaire. Cela indique une inflammation ou une souffrance de la facette.

La douleur Sacro-Iliaque :

  • Se caractérise par l’absence de douleur centrale au-dessus du bassin, se manifestant soit de manière latérale, soit bilatérale.
  • Cette douleur est souvent dominante dans la région de la fesse et est fréquente chez les femmes enceintes en raison de la distension des ligaments.
  • Il n’y a aucune preuve de syndrome radiculaire et aucune préférence directionnelle.

💡 Pour diagnostiquer cette douleur, il est essentiel d’obtenir au moins trois tests positifs parmi les suivants :

  • le test de distraction,
  • le Thigh Thrust Test,
  • le test de Gaenslen,
  • le test de Faber,
  • le test de compression,
  • et le sacral thrust test.

La Sténose vertébrale symptomatique :

  • Fréquemment observée chez les personnes âgées.
  • Elle se manifeste par une douleur qui se dessine dans les deux membres inférieurs et est fréquemment accompagnée de claudication neurogène.

💡 Cette condition est clairement visible sur les images médicales, comme les radiographies, les IRM ou les scanners, qui montrent le rétrécissement du canal vertébral.

Le syndrome MODIC : modifications des plateaux vertébraux en IRM sur discopathie dégénérative

  • 👉 Souvent associé à une douleur bilatérale ou centrale, présentant un tableau très inflammatoire.
  • 👉 Ce diagnostic est envisagé en dernier recours après avoir éliminé une origine facettaire (test négatif en extension-rotation) et discale (absence de préférence directionnelle).
  • 👉 Une IRM est recommandée pour confirmer ce diagnostic. Le syndrome de Modic peut être dû à une infection ou à une pathologie auto-immune.
  • 👉 Environ 50 % des patients montrent une amélioration des symptômes avec un traitement antibiotique.

Douleurs lombalgiques : autres pathologies sans diagnostic patho-anatomique

  • Syndrome postural : ce syndrome se caractérise par une douleur intermittente qui est déclenchée uniquement lors du maintien prolongé d’une position.
  • Dysfonction : cette condition se manifeste par une douleur qui apparaît uniquement en fin d’amplitude, affectant potentiellement la racine postérieure, le disque ou l’articulation sacro-iliaque (SI), bien que l’amplitude de mouvement reste complète.

Les douleurs lombalgiques qui ne comporte pas de signes d’alerte : les « drapeaux rouges »

Les drapeaux rouges sont obtenus lors de l’anamnèse et leur présence requiert une investigation supplémentaire afin de vérifier qu’il ne s’agisse pas d’une lombalgie spécifique (dont l’origine vient d’une pathologie sous-jacente). Ces signes incluent :

  • Rétention urinaire
  • Incontinence fécale
  • Signes et symptômes neuro diffus dans le MI, incluant une marche anormale
  • Engourdissement en selle et sphincter anal relâché
  • Traumatisme significatif
  • Perte de poids
  • Antécédent de cancer
  • Fièvre
  • Prise de drogue par voie intraveineuse
  • Prise de stéroïdes
  • Patient âgé de + de 50 ans
  • Douleurs nocturnes incessantes
  • Douleur empirant quand le patient s’allonge

Les pathologies les plus fréquentes à l’origine de douleurs lombaires

  • 🔎 Les fractures : présentent plusieurs facteurs de risque et indicateurs, notamment chez les femmes de 70 ans et plus. Cela est dû en raison de la diminution de la densité osseuse. Un traumatisme significatif ou des mouvements sportifs répétés peuvent provoquer des fractures, tout comme l’utilisation de stéroïdes qui affaiblissent les os. Un test de percussion poing fermé sur vertèbre peut détecter une sensibilité anormale indicative de fracture, et une douleur intense empêchant de s’allonger en décubitus dorsal sans coussin est également un signe potentiel.
  • 🔎 Le syndrome de la queue de cheval : est une urgence médicale et chirurgicale nécessitant une décompression précoce dans les 24 heures pour éviter des dommages permanents. Souvent causé par une hernie discale massive pénétrant le canal médullaire, il entraîne une perte de libido, un dysfonctionnement érectile, une perte de sensibilité génitale et de contrôle sphinctérien, un engourdissement en selle, et une incontinence fécale.
  • 🔎 Les infections : présentent généralement un début lent et insidieux chez les adultes, mais peuvent être rapides, aiguës et sévères chez les enfants. 🚨 Il est important de rester vigilant dans les cas suivants : enfant ayant mal au dos, transpiration ou fièvre, infection bactérienne récente dans une autre région du corps, antécédents de VIH, consommation de drogue ou piercing/tatouage récent avant l’apparition de la douleur. Les examens complémentaires incluent l’imagerie et un bilan sanguin (CRP, VS). Le traitement repose sur des antibiotiques.
  • 🔎 Le cancer : les signes de cancer incluent un début insidieux qui s’aggrave avec le temps, une perte de poids inattendue ou inexpliquée au cours des 6 à 12 derniers mois, des antécédents de cancer en rémission ou non, et une santé générale décrite comme faible ou passable. La douleur s’aggrave graduellement, n’est généralement pas soulagée par le traitement habituel, et est souvent incessante la nuit.

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