Physiothérapie et kinésithérapie : quelle différence ?
En vérité, il n’y a pas de réelle différence entre la kinésithérapie et la physiothérapie ! La physiothérapie, c’est simplement l’autre nom donné à la kinésithérapie. Les deux termes signifient l’art de soigner le mouvement par le mouvement, désignant la même technique de rééducation. En France et en Belgique, le titre donné aux professionnels est « kinésithérapeute ». Mais dans la plupart des pays, on les nomme des « physiothérapeutes », « physiotherapists » ou encore « physcial therapist » aux États-Unis. 🔎 Pourquoi parle-t-on de physiothérapie et parfois de kinésithérapie ? Que savons-nous exactement de cette pratique et en quoi diffère-t-elle d’autres formes de thérapies physiques ? 💡 Rentrons un peu plus dans le vif du sujet !
Bien comprendre la physiothérapie et la kinésithérapie
Un peu d’histoire
👉 Dans les années 1900, le terme « physiologie » était utilisé pour désigner la kinésithérapie actuelle avec l’utilisation d’électrodes, du froid, du chaud, des boues… Mais depuis, ce terme est tombé aux oubliettes en France et en Belgique au profit du terme kinésithérapie. À l’heure actuelle, les deux pays sont les seuls à utiliser le terme de kinésithérapie pour désigner cette discipline médicale.
👉 Dans les autres pays, c’est bien le terme physiothérapie qui a remporté tous les suffrages ! Pourquoi ? Parce que dans les années 1970/80, les Canadiens ont traduit la kinésithérapie par « physiothérapie » en anglais (tout simplement 😉). Les termes physiothérapie et physiothérapeute se sont donc imposés pour désigner la kiné.
💡 Bon à savoir : le mot physiothérapeute n’existe pas en France ! Mais certains kinésithérapeutes adoptent ce nom afin d’être plus visible à l’international.
Qu’est-ce qu’une séance de physiothérapie en kinésithérapie ?
La physiothérapie, ou masso-kinésithérapie, est une discipline essentielle dans le traitement de diverses pathologies et incapacités physiques. Elle utilise une gamme de techniques telles que l’électrothérapie, les massages, et les ultrasons pour soulager la douleur et améliorer la mobilité des articulations et des muscles. Elle vise à améliorer la mobilité, à soulager les douleurs chroniques, et à renforcer les capacités fonctionnelles des patients.
Les kinés jouent un rôle crucial dans la réhabilitation des patients souffrant de douleurs chroniques, de blessures, de tendinites, et d’entorses, en utilisant des techniques comme l’électrostimulation pour renforcer les muscles affaiblis et la mobilisation manuelle pour restaurer la mobilité. Les bienfaits de la kinésithérapie sont aussi particulièrement visibles dans le traitement des maladies cardio-respiratoires, où la kinésithérapie respiratoire joue un rôle crucial. Elle aide les patients, y compris les enfants, à mieux gérer leurs symptômes respiratoires et à améliorer leur qualité de vie.
Il est important de noter les contre-indications et d’adapter le traitement en fonction des besoins spécifiques du patient. Les troubles neurologiques, comme certaines formes de paralysie, bénéficient également de programmes de rééducation spécifiques.
Quelle est la différence entre physiothérapie et kinésithérapie ?
S’il n’y a pas de réelle différence entre la physiothérapie et la kinésithérapie, les différences de cultures entre les pays anglo-saxons entrainent des petites distinctions dans la pratique. Les physiothérapeutes anglo-saxons travaillent plus sans le toucher avec les mains. Tandis qu’en France, le masseur-kinésithérapeute pratique des actes de façon manuelle et/ou instrumentale. Cela va dépendre de la prescription et du Bilan Diagnostic Kinésithérapique (BDK).
Les actes de kinésithérapie
Voici les actes que peut réaliser un kinésithérapeute en France :
- Massage et drainage lymphatique manuel ;
- Renforcement musculaire et réentraînement à l’effort ;
- Rééducation posturale ;
- Mobilisation articulaire ;
- Étirements musculo-tendineux ;
- Mécanothérapie grâce à des appareils adaptés ;
- Relaxation neuromusculaire ;
- Augmentation du flux respiratoire, aspirations rhino-pharyngées et trachéales ;
- Électro-physiothérapie ;
- Bilan ergonomique…
Les méthodes complémentaires en physiothérapie et kinésithérapie
Les masseurs-kinésithérapeutes et les physiothérapeutes font également usage de méthodes complémentaires :
Cryothérapie ou thermothérapie
La cryothérapie (utilisation du froid) et la thermothérapie (utilisation de la chaleur) sont des techniques largement employées pour réduire l’inflammation, soulager la douleur et favoriser la guérison des tissus. La cryothérapie est particulièrement efficace dans les cas d’inflammation aiguë et de traumatismes récents, tandis que la thermothérapie est souvent utilisée pour détendre les muscles et améliorer la circulation sanguine dans les tissus endommagés.
Balnéothérapie et hydrothérapie
La balnéothérapie et l’hydrothérapie exploitent les propriétés thérapeutiques de l’eau pour traiter diverses affections. Ces méthodes sont utilisées pour réduire la douleur, améliorer la mobilité et détendre les muscles. Elles sont particulièrement bénéfiques pour les patients souffrant de maladies chroniques, de troubles musculo-squelettiques ou de problèmes articulaires. L’eau permet de réaliser des exercices avec moins de pression sur les articulations, facilitant ainsi la rééducation.
Kinésithérapie du sport
La kinésithérapie du sport est une spécialisation qui se concentre sur la prévention et le traitement des blessures liées à l’activité physique. Les thérapeutes utilisent des techniques spécifiques pour aider les athlètes à récupérer plus rapidement et à prévenir les récidives. Ils intègrent des exercices de renforcement, d’étirement, et de proprioception pour améliorer les performances sportives et réduire le risque de blessures.
Soins palliatifs
En soins palliatifs, la kinésithérapie joue un rôle crucial dans le maintien du confort et de la qualité de vie des patients atteints de maladies graves ou en phase terminale. Les thérapeutes travaillent à soulager la douleur, à améliorer la mobilité, et à offrir un soutien émotionnel. Des techniques douces et adaptées sont utilisées pour aider les patients à maintenir une certaine autonomie et à réduire les complications liées à l’immobilité.
Méthode Mézières
La méthode mézières est une approche posturale qui vise à corriger les déséquilibres corporels en travaillant sur les chaînes musculaires. Cette méthode est particulièrement utile pour les patients souffrant de douleurs chroniques ou de problèmes posturaux. Elle repose sur des exercices spécifiques qui visent à étirer et à détendre les muscles raccourcis, rétablissant ainsi une posture correcte et équilibrée.
Relaxation
La relaxation est une technique complémentaire utilisée pour réduire le stress et les tensions musculaires. En kinésithérapie, des techniques de relaxation, comme la respiration profonde et la relaxation musculaire progressive, sont souvent intégrées dans les séances pour aider les patients à se détendre et à favoriser la récupération.
Sexologie
La sexologie en kinésithérapie aborde les aspects physiques des troubles sexuels. Les kinésithérapeutes formés en sexologie travaillent sur les muscles du plancher pelvien et les autres structures corporelles impliquées dans la fonction sexuelle. Cette approche est utilisée pour traiter des problèmes tels que la dyspareunie, l’incontinence ou les troubles érectiles.
Sophrologie
La sophrologie est une technique de relaxation et de développement personnel qui combine des exercices de respiration, de relaxation musculaire, et de visualisation positive. En kinésithérapie, la sophrologie est utilisée pour aider les patients à gérer la douleur, à réduire le stress, et à améliorer leur bien-être général. Elle est particulièrement utile dans les situations où le stress ou l’anxiété exacerbe les symptômes physiques.
Chaque masseur-kinésithérapeute peut avoir sa spécialité : rhumatologie, orthopédie, pédiatrie, gériatrie, kiné respiratoire, rééducation périnéale, kiné du sport…
Le déroulement d’une séance de physiothérapie et kinésithérapie
En France, une séance de physiothérapie se déroule généralement en plusieurs étapes, adaptées aux besoins spécifiques de chaque patient.
1. Évaluation Initiale
- Évaluation : une évaluation des troubles à traiter en accord avec la prescription médicale ;
- Bilan : un Bilan Diagnostic Kinésithérapique (BDK) pour établir un diagnostic et un plan de traitement personnalisé.
2. Établissement d’un plan de traitement
- Diagnostic : basé sur l’évaluation initiale, un diagnostic est posé.
- Programme personnalisé : un programme de traitement personnalisé est établi, en tenant compte des contre-indications et des besoins spécifiques du patient.
3. Traitement actif
- Exercices thérapeutiques : le patient effectue des exercices spécifiques pour renforcer les muscles, améliorer la mobilité et corriger les déséquilibres posturaux.
- Mobilisation manuelle : le kinésithérapeute utilise des techniques de mobilisation manuelle pour restaurer la mobilité des articulations.
- Électrostimulation et ultrasons : ces techniques peuvent être utilisées pour renforcer les muscles affaiblis et réduire la douleur.
4. Traitement passif
- Massages thérapeutiques : des massages ciblés sont effectués pour relâcher les tensions musculaires et améliorer la circulation sanguine.
- Électrothérapie : utilisation de courants électriques pour stimuler les muscles et réduire la douleur.
- Ultrasons : des ondes sonores sont utilisées pour traiter les tissus profonds et favoriser la guérison.
5. Conseils et éducation
- Consignes à domicile : le patient reçoit des consignes pour effectuer des exercices à domicile, améliorer la posture et éviter les mouvements susceptibles d’aggraver la condition.
- Éducation : le kinésithérapeute éduque le patient sur les bonnes pratiques à adopter pour prévenir les récidives.
6. Suivi et réévaluation
- Suivi régulier : des séances de suivi sont planifiées pour évaluer les progrès et ajuster le traitement si nécessaire.
- Réévaluation : le kinésithérapeute réévalue régulièrement l’état du patient pour s’assurer que les objectifs de réhabilitation sont atteints.
Le remboursement de la kinésithérapie en France
- La consultation d’un kinésithérapeute est remboursée à 60% à condition d’avoir été prescrite par le médecin traitant dans le cadre du parcours de soins coordonnés.
- La complémentaire santé prend en charge à 100% les soins de kinésithérapie dès lors qu’ils sont couverts par l’Assurance Maladie.
🔎 Si un kinésithérapeute se désigne comme un physiothérapeute, il facturera néanmoins l’acte comme de la kinésithérapie, puisque c’est la seule profession ayant une convention à l’Assurance Maladie.
💡 Bon à savoir : la kinésithérapie est prescrite par un médecin traitant. Cependant, suite à la signature de l’avenant 7, le kiné a la possibilité de renouveler et adapter les prescriptions datant de moins d’un an ! Et dans certaines situations, en dehors de l’urgence, il est également autorisé à prendre en charge des patients sans prescription médicale (accès direct).