Dépassement d'honoraires kiné : comment les justifier auprès de vos patients ?
Pamz Therapy a eu l’opportunité d’interviewer Yann Bourrel, un kinésithérapeute et ostéopathe spécialisé dans le sport de haut niveau. Après plus de 20 ans d’expérience et un parcours impressionnant allant du football professionnel aux soins haut de gamme pour des clubs prestigieux, Yann nous partage ses stratégies pour diversifier vos revenus. Apprenez comment débuter avec le dépassement d’honoraires kiné, l’importance de la formation continue et les opportunités offertes par le numérique.
Dépassement d’honoraires kiné : l’interview exclusive
Pamz therapy : Pour les kinés qui ont un cabinet ou travaillent comme assistants, mais qui n’osent pas demander un dépassement d’honoraires kiné, que leur conseillerais-tu pour commencer ?
Yann Bourrel : Pour ma part, mon parcours m’a aidé. J’ai commencé en tant que joueur de foot professionnel dans un centre de formation, ce qui m’a permis de goûter au sport de haut niveau. Une fois diplômé, j’ai voulu retourner dans ce milieu et j’ai travaillé pendant de nombreuses années avec des clubs de handball, volleyball, squash et water-polo. Être spécialisé dans le sport professionnel m’a permis d’attirer des patients recherchant une approche haut de gamme et de proposer des tarifs hors nomenclature.
C’est souvent difficile au début, j’ai mis des années à oser demander un dépassement d’honoraires kiné. J’ai suivi des formations en marketing et communication à l’étranger et ça décomplexé sur ce sujet. Mon conseil, c’est de ne pas tout changer d’un coup. Commencez avec quelques patients avec qui vous avez une bonne relation. Proposez-leur une prise en charge plus qualitative avec un petit dépassement d’honoraires kiné. Cela va créer un appel d’air, car ces patients en parleront autour d’eux. Progressivement, vous pourrez augmenter les créneaux de ce type à d’autres patients.
Pamz therapy : Comment structurer le dépassement d’honoraires kiné ? Par exemple, commencer avec une augmentation de 5€ tout en gardant les séances de 30 minutes ?
Yann Bourrel : Oui, mais ce n’est pas forcément la durée qui compte, c’est plutôt l’implication, en fait tout dépend aussi de la phase de rééducation du patient. Au début, il y a beaucoup de travail manuel pour soulager la douleur. Ensuite, on les accompagne dans le mouvement, la proprioception, etc. Ces phases peuvent demander plus de concentration et donc être proposé avec une augmentation. C’est un travail où on doit être seul avec le patient qui devient ensuite un suivi moins individualisé. À ce moment-là, le prix de la séance peut revenir à son tarif de base. Il faut être à l’aise avec le fait d’adapter le tarif en fonction des besoins de la séance et bien l’expliquer au patient.
Pamz therapy : L’autre levier intéressant se trouve dans la formation. Peux-tu parler des formations que tu proposes ?
Yann Bourrel : Via ma plateforme numérique avec un système d’abonnement, je propose des formations en thérapies manuelles, ostéopathie, techniques tissulaires, et bandages, axées sur le résultat. J’ai aussi une formation en communication pour aider les kinés à être rémunérés à leur juste valeur. Pour se lancer, il faut être un organisme de formation, ce qui demande du travail administratif. Mais une fois validé, vous pouvez proposer des formations en présentiel ou en numérique.
Pamz therapy : Pour une personne qui souhaite créer une formation, qu’est-ce qui est le plus simple ?
Yann Bourrel : Cela dépend de ce que vous aimez. Si vous aimez le contact humain, optez pour le présentiel. Sinon, le numérique est une bonne option. Commencez par ce qui vous passionne et vous apporte du plaisir, car cela se ressentira dans la formation.
Il faut aussi se former soi-même, on a des aides avec le DPC donc c’est une obligation de se former. Au-delà des « obligations », se former permet de toujours chercher à se dépasser. Moi, j’ai plus de 50 ans et je continue à me former, acheter des formations à l’étranger, m’inspirer des autres. Ça me donne les clés pour aller plus vite, pour être meilleur.
Pamz therapy : Que penses-tu des cabinets qui proposent des services comme des séances de récupération avec des machines ?
Yann Bourrel : Cela dépend de votre patientèle et de ce que vous voulez offrir. Il n’est pas toujours nécessaire d’acheter des machines coûteuses. Concentrez-vous sur ce qui correspond le mieux à vos patients et à vos compétences sans vous ruiner en équipements inutiles.
Pamz therapy : Quel conseil donnerais-tu aux jeunes kinés qui souhaitent travailler dans un club de sport ?
Yann Bourrel : Le sport de haut niveau ne rend pas forcément riche, mais procure des émotions uniques. Il est formateur, car il demande des résultats rapides. Pour intégrer un club, il faut démarcher les clubs et se rapprocher des kinés en place, même en commençant par des tâches simples. Montrez votre motivation et soyez bons dans ce que vous faites.
Pamz therapy : Ben écoute, c’est top, je pense que tu as raison, la motivation, c’est le plus important. Merci beaucoup de nous avoir accueillis ici, c’était vraiment super.
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