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La pratique avancée en kinésithérapie : un tournant pour la profession ?

Déjà officialisée pour la profession infirmière, la pratique avancée pourrait, à terme, être un mode d’exercice qui concernera également d’autres professions dont les kinésithérapeutes. 👉 Qu’est-ce que la pratique avancée ? Dans quel contexte s’inscrit-elle pour les masseurs-kinésithérapeutes ? Quels sont les enjeux pour les professionnels et les patients ? Dans quels modèles de soins la pratique avancée en masso-kinésithérapie peut-elle être implantée ? 👀 La team Kiné par nature vous propose d’explorer les contours de cette révolution silencieuse et d’en analyser les impacts potentiels pour la profession !

Qu’est-ce que la pratique avancée ?

L’article 119 de la loi du 26 janvier 2016 relative à la modernisation de notre système de santé a permis aux auxiliaires médicaux d’exercer en pratique avancée au sein d’une équipe de soins primaires, coordonnée par le médecin traitant. Cette pratique avancée autorise ainsi les professionnels paramédicaux à accomplir des missions et à développer des compétences qui dépassent leurs activités traditionnelles, auparavant réservées exclusivement aux médecins.

🎯 Les objectifs de la pratique avancée en France :

  • Améliorer l’accès aux soins et le parcours de soins pour les patients, alors que les maladies non transmissibles et les pathologies chroniques représentent la principale cause de décès et d’invalidité dans le monde.
  • Libérer du temps médical pour les médecins dans certaines situations, alors que le système de santé français est mis au défi de répondre aux besoins de la population en matière de prise en charge de l’ensemble de ces pathologies.

💡 Bon à savoir : cette évolution a été largement inspirée des constats effectués dans plusieurs pays, dont l’Australie, la Nouvelle-Zélande et le Royaume-Uni.

Dans quel contexte s’inscrit-elle pour les masseurs-kinésithérapeutes ?

Théoriquement, la pratique avancée est ouverte à tous les auxiliaires médicaux depuis le 26 avril 2021 (loi n°2021-502 visant à améliorer le système de santé par la confiance et la simplification). Seulement, uniquement la profession infirmière a bénéficié de ce statut pour le moment. Les kinésithérapeutes, quant à eux, ne les ont pas encore rejoints. Pourtant, il s’agit d’une nouvelle approche qui pourrait transformer notre système de santé et ouvrir la possibilité d’extension des compétences socles du métier de kinésithérapeute.

Si la profession s’ouvrait à la pratique avancée, les kinésithérapeutes seraient mobilisés pour des compétences en dehors de leur référentiel traditionnel. Par exemple, des compétences et des actes médicaux impliquant :

  • la modification du parcours de soin traditionnel du patient,
  • un travail en collaboration avec d’autres professionnels de santé,
  • une participation à la recherche,
  • l’application de connaissances et de compétences managériales en terme de délivrance de soins proposés aux patients

Ils pourraient alors utiliser leur plein potentiel, dont la réalisation d’actes médicaux délégués (diagnostiques et thérapeutiques) dans divers contextes de soins.

Ces compétences et activités élargies incluraient, selon le contexte de soins :

  • La formulation d’un diagnostic médical,
  • La prescription et l’interprétation d’examens diagnostics,
  • La prescription de certaines classes médicamenteuses,
  • L’orientation des patients vers des soins spécialisés (médecins spécialistes, services hospitaliers…),
  • L’organisation de la sortie du patient lorsqu’il est hospitalisé,
  • La réalisation de certaines interventions thérapeutiques et invasives telles que des injections intra-articulaires,
  • La réduction de fractures et la réalisation d’un plâtre.

Cette nouvelle pratique serait bénéfique à la fois pour les kinés investis dans l’exercice coordonné (MSP, CPTS…), mais également pour les kinés dans les services hospitaliers.

💡 Bon à savoir : depuis 2018, les infirmiers peuvent suivre une formation pour devenir Infirmier en Pratique Avancée. Depuis, de nombreux acteurs attendent que la pratique avancée soit étendue à de nouvelles professions, dont les kinésithérapeutes.

Quels sont les enjeux pour les kinés et les patients ?

Pour les kinés et les patients, les enjeux de la pratique avancée sont claires : améliorer l’accès aux soins et l’efficience des traitements ! Il existe des données scientifiques solides concernant les avantages d’orienter précocement les patients présentant de telles pathologies vers la masso-kinésithérapie en termes d’amélioration de la qualité des soins, de satisfaction du patient par rapport aux soins reçus et de réduction des coûts directs et indirects de santé. Différents modèles de soins interprofessionnels ont été mis en œuvre dans plusieurs pays où, au lieu que la prise en charge habituelle soit gérée par un médecin (diagnostic et traitement), les compétences des masseurs-kinésithérapeutes sont utilisées pour la prise en charge précoce de patients atteints de diverses maladies non transmissibles, de pathologies chroniques et de troubles musculosquelettiques.

Dans quels modèles de soins la pratique avancée kiné peut-elle être implantée ?

Selon une étude menée par l’Agence Régionale de Santé (ARS) d’Ile-de-France à l’occasion d’une expérimentation sur la pratique avancée kiné en 2019-2020, plusieurs modèles de soins peuvent être implanté dont :

  • les soins de premier recours (soins de ville et service d’urgences) afin de faciliter l’accès précoce et efficace aux traitements de masso-kinésithérapie pour les patients souffrant de maladies non transmissibles, en particulier de troubles musculosquelettiques.
  • les soins spécialisés de second recours (par exemple, dans un contexte de soins orthopédiques et traumatologiques) afin de diminuer les longs délais d’attente des patients demandant une consultation auprès d’un médecin spécialiste causés par une répartition inégale sur le territoire et un nombre insuffisant de médecins spécialistes et d’établissements proposant des soins spécialisés de second recours.

Cette étude a révélé de multiples besoins de soins qui pourraient justifier l’intervention de kinésithérapeutes en pratique avancée, ainsi que les compétences et responsabilités potentielles de ces nouveaux spécialistes. Plus de dix parcours de soins ont été élaborés en collaboration avec les équipes, couvrant divers domaines tels que l’appareil locomoteur, la neurologie, la gériatrie et la pneumologie. Maintenant, l’objectif est de soutenir la mise en œuvre pratique de ces référentiels dans les établissements volontaires.

Quels sont les défis à relever pour la pratique avancée kiné ?

La mise en place de la pratique avancée kiné relèvent quelques défis :

  • la formation des professionnels (une formation universitaire pour les kinés en pratique avancée ?),
  • l’acceptation des autres acteurs de santé (les médecins accepteraient-ils cette nouvelle pratique ?),
  • le modèle économique…

Alors, la pratique avancée va-t-elle bientôt s’étendre à la kinésithérapie ? Qu’en penseriez-vous en tant que masseur-kinésithérapeute ?

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