Témoignage : être kiné aux JO de Paris 2024, un rêve devenu réalité pour Frédéric MASAWABA IFARO
Être kiné aux JO, un rêve qui est devenu réalité pour Frédéric MASAWABA IFARO, ancien gardien de but de PJSK (une équipe évoluant au championnat d’élite de la ville de Kinshasa) devenu un kinésithérapeute passionné par le sport. 👉 Dans cette interview exclusive, il nous dévoile son parcours et son expertise dans la rééducation sportive pour en arriver à être sélectionné en tant que kiné aux Jeux Olympiques de Paris 2024 !
Retour sur son parcours de kiné avant de participer aux JO
Pouvez-vous vous présenter et nous parler un peu de votre parcours professionnel en tant que kinésithérapeute ?
« Je m’appelle Frédéric MASAWABA IFARO, je suis un kinésithérapeute congolais de 30 ans. Mon parcours professionnel a débuté dans le domaine du sport, où j’étais d’abord sportif avant de me reconvertir en kinésithérapeute en 2019. J’ai commencé ma carrière à la Kadji Sport Academies de Douala, au Cameroun. Après cette expérience, je suis retourné à Kinshasa où j’ai travaillé dans plusieurs cabinets de kinésithérapie, notamment des cabinets kiné au Congo. Par la suite, j’ai intégré le Centre national de médecine du sport au stade des Martyrs de Kinshasa. C’est à partir de là que j’ai eu l’opportunité d’être sollicité par Vita Club, un grand club de football de Kinshasa. Ensuite, j’ai été sélectionné pour participer au CHAN Cameroun en 2020, une compétition qui rassemble tous les acteurs locaux du football africain. J’ai ensuite ouvert mon propre cabinet et collaboré avec divers athlètes dans des disciplines telles que le football, le tennis, la natation, la boxe, le MMA, et bien d’autres, jusqu’à ce que je me retrouve kiné aux JO ! »
Depuis combien de temps exercez-vous en tant que kinésithérapeute, et qu’est-ce qui vous a poussé à choisir cette profession ?
« Cela fait cinq ans que je pratique en tant que kinésithérapeute. Pour moi, c’est avant tout une passion de pouvoir redonner espoir et permettre à des athlètes ou des patients de retrouver leur mobilité ou de reprendre leur activité sportive. Cette passion est née de ma propre expérience, ayant moi-même été blessé lorsque j’étais athlète. Cela m’a orienté naturellement vers la kinésithérapie. Je suis heureux d’avoir choisi cette voie qui me permet de rester proche des athlètes et de leur apporter mon soutien. » Cela fait cinq ans que je pratique en tant que kinésithérapeute. Pour moi, c’est avant tout une passion de pouvoir redonner espoir et permettre à des athlètes ou des patients de retrouver leur mobilité ou de reprendre leur activité sportive. Cette passion est née de ma propre expérience, ayant moi-même été blessé lorsque j’étais athlète. Cela m’a orienté naturellement vers la kinésithérapie. Je suis heureux d’avoir choisi cette voie qui me permet de rester proche des athlètes et de leur apporter mon soutien. »
Avez-vous une spécialité ou une expertise particulière dans le domaine de la kinésithérapie ?
« Ma spécialité est la kinésithérapie du sport. Le sport a toujours été important pour moi, et c’est pourquoi j’ai choisi de me spécialiser dans ce domaine. Je me concentre également sur le stretching, un sujet que j’ai approfondi lors de la fin de mes études pour l’obtention de mon diplôme de licence. Le stretching fait désormais partie intégrante de ma pratique quotidienne. »
Intégrer les JO de Paris 2024 en tant que kiné, c’est possible
Comment avez-vous fait pour devenir kiné aux JO ?
« Le Comité olympique congolais m’a sélectionné à la suite de ma participation à la Coupe Davis, un tournoi de tennis qui s’est déroulé à Kinshasa. Là-bas, j’ai pu démontrer mon savoir-faire, ma rapidité et mon dynamisme. J’ai ensuite été choisi pour participer aux Jeux Africains à Accra. Mes performances lors des finales de handball, où j’ai contribué à remporter deux médailles d’or avec un boxeur, ont par ailleurs pesé dans la balance. C’est ainsi que j’ai été sélectionné pour les Jeux Olympiques, une sélection méritée après de nombreux efforts. »
Quel est exactement votre rôle en tant que kinésithérapeute lors des Jeux Olympiques ?
« Mon rôle principal en tant que kiné aux Jeux Olympiques est de veiller à la remise en forme des athlètes, de prévenir les blessures musculaires et de les conseiller. Pour cela, j’utilise des techniques de sophrologie et d’hypnothérapie. J’organise également des séances quotidiennes :
- Le matin : des séances de stretching pour relâcher les muscles,
- À midi : des soins pour les petites blessures accumulées pendant les entraînements,
- Le soir : des séances de relaxation, suivies de cryothérapie et de massages pour préparer le corps à la journée suivante ».
Travaillez-vous avec des athlètes spécifiques ?
« Je travaille avec des athlètes de diverses disciplines, notamment le judo, la boxe, la natation et l’athlétisme. En dehors des JO, je suis également des athlètes en MMA, football et d’autres sports de combat comme le karaté et le judo. J’accompagne des athlètes de manière individuelle, mais dans le contexte des Jeux Olympiques, je suis responsable d’un large éventail d’athlètes. »
Avez-vous eu l’opportunité de travailler avec des personnalités connues dans le monde du sport, que ce soit au niveau français ou international ?
« Oui, j’ai travaillé avec de nombreux athlètes de haut niveau. Parmi eux, Fiston Mayele, qui évolue en Égypte dans le club de football Pyramids FC. Il y a aussi Marouf Tchakei du Togo, qui joue en Tanzanie. Yacoub Sidi de Mauritanie, et d’autres comme Norberto et Kalou d’Angola. J’ai aussi suivi Sofiane Farid Ouedraogo, un gardien de but burkinabé. Travailler avec ces athlètes est toujours un moment de plaisir et de fierté. »
Comment gérez-vous la pression et les exigences physiques des athlètes en tant que kiné, surtout dans un contexte aussi intense que les JO ?
« Cela demande beaucoup d’expertise et de concentration. Les athlètes de haut niveau ont besoin de soins de qualité pour réaliser leurs rêves. Il y a beaucoup de pression au quotidien, mais malgré cela, je reste serein et je m’efforce de partager des moments de plaisir avec les athlètes. Les exigences physiques et la nécessité d’une récupération rapide sont des défis constants, mais ils font partie du métier. »
Y a-t-il des défis particuliers auxquels vous êtes confronté en tant que kinésithérapeute lors des événements sportifs de cette envergure ?
« Le principal défi est le temps. Souvent, il est très court pour permettre une récupération complète après une blessure mineure. Il faut alors faire appel à des stratégies solides pour permettre à l’athlète de reprendre la compétition rapidement. Il est aussi crucial de se maintenir à jour avec les dernières techniques et connaissances pour être à la hauteur des attentes des athlètes. »
Comment conciliez-vous votre travail de kinésithérapeute des Jeux Olympiques avec vos autres engagements professionnels ?
« Les Jeux Olympiques étant organisés tous les quatre ans, cela me permet de planifier mes autres engagements professionnels en conséquence. Je prends le temps de demander une pause ou des vacances pour mes autres activités. Je m’assure aussi que des collègues peuvent me remplacer pendant cette période. Cela me permet de me concentrer pleinement sur les JO et de profiter de ce temps pour donner le maximum en tant que kiné. »
Quels conseils donneriez-vous à un kiné qui aspire à travailler un jour avec des athlètes de haut niveau ou même à participer aux JO ?
« Les conseils que je donnerai sont la patience, la passion et le travail acharné. Il faut être passionné par ce que l’on fait ! Cela implique d’avoir la patience de persévérer et de travailler dur pour atteindre ses objectifs. Les JO sont des événements sportifs d’envergure mondiale qui nécessitent des professionnels compétents et dévoués. »
Comment voyez-vous l’évolution de la kinésithérapie dans le sport de haut niveau, et quels sont vos projets futurs après cette expérience olympique ?
« L’évolution de la kinésithérapie dans le sport de haut niveau est essentielle, car elle constitue la base des soins aux athlètes. Nous, kinésithérapeutes, jouons un rôle clé dans la réussite des athlètes, en collaboration avec d’autres professionnels de la santé. Mes projets futurs incluent de participer à diverses formations pour continuer à améliorer mon niveau. Je souhaite donc prendre part à des événements, salons et expositions dans le domaine de la kinésithérapie. Mon objectif est de me former constamment pour répondre aux exigences du sport de haut niveau. »
🙏🏻 Un grand merci à Frédéric MASAWABA IFARO pour de nous avoir fait sortir du quotidien d’un kiné en nous partageant son parcours inspirant et son expertise en kinésithérapie aux JO.
🔎 Et vous, avez-vous également participé aux Jeux Olympiques en tant que kiné ? Quels sont vos retours ?