Les kinésithérapeutes, les futurs yeux du dépistage du mélanome ?

En 2023, la France a recensé 17 922 nouveaux cas de mélanomes cutanés. Un chiffre alarmant. Le dépistage précoce est un enjeu majeur de santé publique. Les kinésithérapeutes, en contact régulier avec la peau de leurs patients, sont en première ligne pour observer d’éventuelles anomalies cutanées. C’est dans cette optique que l’Union Régionale des Professionnels de Santé (URPS) de la région Occitanie a décidé de mettre en place une formation spécifique pour les kinésithérapeutes volontaires.

Définition du mélanome cutané

Le mélanome cutané est un cancer de la peau qui se développe à partir des mélanocytes. Des cellules qui fabriquent la mélanine, un pigment colorant la peau. Le plus souvent, il se manifeste par l’apparition de grains de beauté anormaux foncés ou noirs. Depuis une cinquantaine d’années, son incidence ne cesse de croître, le classant aujourd’hui au 6ᵉ rang des cancers les plus fréquents chez la femme et au 8ᵉ chez l’homme.

L’exposition aux rayons UV ☀️ est l’un des principaux facteurs de risque. Si les UVB stimulent la production de vitamine D, bénéfique pour renforcer le système immunitaire, améliorer le moral et préserver la santé des ongles, des cheveux et même de la peau, les UVA et UVB deviennent dangereux en cas d’exposition prolongée.

Même si nous naissons tous avec un « capital soleil », une sorte de bouclier naturel contre les effets nocifs des rayons UV, une fois ce patrimoine épuisé, la peau est comme nue. Elle devient vulnérable aux agressions extérieures, et c’est là que le risque de cancer est le plus élevé ☠️. Cette sensibilité touche particulièrement les enfants et les adolescents, dont la peau est plus fine et le système pigmentaire immature. D’où l’importance de limiter dès le plus jeune âge son exposition au soleil, afin de lui donner le temps de (re)construire ses défenses.

💡 Bon à savoir : A 20 ans, nous avons utilisé 50 % de notre capital soleil.

(Source : Avène)

Un test régional pour former les kinés au dépistage du mélanome

Les masseurs-kinésithérapeutes (MK), en contact direct et régulier avec la peau de leurs patients, occupent une position privilégiée pour observer d’éventuelles anomalies cutanées. Consciente de cet atout, l’URPS-MK d’Occitanie a mis en place une commission dédiée à la prévention des mélanomes cutanés. Son objectif ? Renforcer les compétences des kinésithérapeutes dans le dépistage précoce de ces lésions afin d’orienter rapidement les patients vers un dermatologue.

Dans cette optique, 13 dermatoscopes – des dispositifs offrant un grossissement x10 et permettant une analyse détaillée ainsi que la capture d’images de haute qualité – seront déployés dans chacun des 13 départements de la région. Des kinésithérapeutes référents, spécialement formés à leur utilisation, réaliseront jusqu’à 1 200 dépistages sur un an, soit une moyenne de 10 patients par mois.

Le dépistage du mélanome, un nouveau rôle pour les kinés ?

Cette phase d’essai pourrait marquer un tournant dans l’exercice de la profession. L’URPS espère, à terme, faire reconnaître le dépistage du mélanome comme une compétence à part entière des kinésithérapeutes.

Avant cette expérimentation, plusieurs régions, notamment dans le sud de la France, où le soleil est généreux 👒, ont déjà mis en place des formations au sein des hôpitaux. Ces sessions permettent d’apprendre à reconnaître un mélanome à l’œil nu, à orienter le patient dans un parcours de soins et à mener des actions de prévention. Enfin, si vous souhaitez prendre les devants, de nombreux organismes proposent aussi des formations d’une journée sur le sujet. Un dépistage précoce, ce sont des chances de guérison décuplées !

Seriez-vous intéressé de suivre cette formation ? Dites-nous tout en commentaire.

FAQ des idées reçues sur le cancer de la peau

Une peau bronzée n’a-t-elle plus besoin de protection solaire ?

Non. Le bronzage est une « barrière » superficielle qui ne filtre qu’une partie des UV. Il réduit le risque de coups de soleil, mais n’empêche ni le vieillissement cutané ni le développement de cancers.

Une crème solaire SPF 50 offre-t-elle une protection totale ?

Non. Bien qu’indispensable, elle ne protège pas à 100 %. Il faut adopter d’autres bons réflexes :

• limiter la durée d’exposition,
• porter des vêtements couvrants, des lunettes de soleil 😎et
• privilégier l’ombre aux heures les plus critiques, y compris en hiver.