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Prothèse de genou : conseils kiné pour jeunes patients

Si la gonarthrose est plus fréquente et symptomatique chez les plus de 65 ans, une part non négligeable des Français(e)s en souffre tout de même avant 65 ans. Souvent, ces personnes reçoivent une prescription de séances de kinésithérapie pour soulager leur douleur ou prévenir une aggravation accélérée de l’arthrose du genou. Certaines de ces personnes s’interrogent sur l’intérêt de se faire opérer d’une prothèse de genou. Elles peuvent apprécier discuter de cela avec leur médecin traitant ou kiné, qui a un regard différent du chirurgien qu’elles ont pu consulter. D’où l’intérêt d’avoir bien en tête nos connaissances actuelles sur la pertinence de l’opération avant un certain âge !

Quelques chiffres sur l’arthrose du genou

Voici quelques chiffres actuels sur la gonarthrose.

  • Le genou est l’articulation du corps humain la plus touchée par l’arthrose.
  • La gonarthrose touche environ 10 à 15% de la population adulte âgée de plus de 60 ans.
  • Le nombre de personnes atteintes de gonarthrose augmente avec l’âge, et l’incidence est plus élevée chez les femmes que chez les hommes.
  • De plus en plus de personnes se font opérer d’une prothèse de genou avant 50 ans.

Quel est l’intérêt en général de la pose d’une prothèse du genou ?

Les prothèses de genou sont utilisées pour remplacer une ou les deux articulations du genou qui sont endommagées par des conditions telles que l’arthrose, la gonarthrose, les blessures du ligament croisé antérieur (LCA) ou les traumatismes. Les prothèses de genou permettent en théorie de :

  • soulager la douleur ;
  • améliorer les amplitudes de flexion et d’extension ;
  • pratiquer plus d’activités physiques et fonctionnelles ;
  • réduire le risque d’aggravation de l’arthrose.

Des études empiriques ont été réalisées pour vérifier si effectivement les arthroplasties du genou permettaient vraiment d’avoir un impact significatif sur ces paramètres.

Quels sont les avantages à se faire opérer « jeune » d’une prothèse de genou ?

Voici quelques arguments qui peuvent être avancés pour justifier la pose d’une prothèse uni compartimentale ou totale du genou avant 65 ans.

  • Amélioration de la qualité de vie. Certaines personnes même jeunes peuvent être extrêmement limitées dans leur quotidien à cause de leur gonarthrose. Et souffrir de douleurs importantes, non soulagées par le traitement conservateur.
  • Récupération plus rapide. On se remet mieux d’une anesthésie locale ou générale et des suites post-opératoires quand on est jeune, toutes choses égales par ailleurs.
  • Possibilité de faire plus d’activités quand on est encore dans la vie active. Les personnes de moins de 65 ans ont généralement des impératifs professionnels et personnels qui nécessitent plus d’être actifs. Elles peuvent donc avoir particulièrement besoin d’un genou fonctionnel avant d’avoir un rythme de vie plus souple.

Quels sont les inconvénients ?

Comme toujours en médecine, il y a des avantages et des inconvénients à la plupart des traitements. L’arthroplastie du genou ne fait pas exception !

Voici quelques inconvénients au fait de se faire opérer à un âge relativement jeune.

  • La nécessité de changement probable de la prothèse dans le futur. La durée de vie d’une prothèse est de 10 à 20 ans. Et plus on a un mode de vie actif, plus on risque de l’user plus vite. En se faisant opérer à 40 ou 50 ans, il est donc fort probable de devoir se refaire opérer. Cela est encore plus vrai pour les prothèses uni compartimentales.
  • La restriction des activités physiques. Selon l’état antérieur du genou et le niveau d’activité physique avant l’opération, le fait d’avoir une prothèse peut limiter certaines activités qui étaient pourtant possibles auparavant. Surtout celles nécessitant beaucoup de flexion du genou, comme la danse.
  • Le risque de complication. Quel que soit l’âge, l’anesthésie et le geste opératoire exposent à certains risques d’effet secondaire.

Sur quels critères s’appuyer pour décider de se faire opérer ou non ?

Discuter des avantages et inconvénients théoriques d’une opération « précoce » est déjà un premier pas pour orienter le patient dans sa décision !

Il est aussi possible d’indiquer aux patient(e)s les résultats des études cliniques sur les suites d’une arthroplastie du genou chez des patients relativement jeunes (avant 50 ans). Il en existe une dizaine (Aujla 2017).

Voici les conclusions d’une synthèse de ces études :

  • les scores à des tests fonctionnels augmentent en moyenne de 50 % après l’opération ;
  • ils et elles gagnent en moyenne 2,9° de flexion du genou par rapport à avant l’opération ;
  • le taux de satisfaction est de 85,5 % ;
  • 10 ans après l’opération, 5,4 % des prothèses ont du faire l’objet d’une reprise chirurgicale.

Et vous, est-ce un sujet que vous abordez avec vos patients consultant pour gonarthrose ?

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