Le clapping une technique interdite - Milo
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Pourquoi le clapping est interdit pour la kinésithérapie respiratoire et bronchiolite ?

La bronchiolite est une infection virale qui touche principalement les nourrissons de moins de 2 ans, avec une prévalence élevée durant l’hiver. Cette pathologie respiratoire se manifeste par une inflammation des petites bronches, rendant la respiration difficile pour les jeunes patients. Face à cette affection, la kinésithérapie respiratoire a longtemps été utilisée en France, notamment avec la technique du clapping. 👉 Mais aujourd’hui, cette méthode est strictement interdite et d’autres techniques de kiné respiratoire sont remises en question par les autorités de santé. 🔎 Pourquoi ce changement radical ? 💡 Décryptage.

Le clapping : une technique controversée

Le clapping, une méthode originaire des pays anglo-saxons, consistait en une série de percussions appliquées par le ou la kinésithérapeute sur la cage thoracique du nourrisson. Ces pressions étaient supposées mobiliser les sécrétions bronchiques, facilitant ainsi leur évacuation. Pourtant, dès les années 90, des doutes se sont élevés concernant l’efficacité et la sécurité de cette technique.

Pourquoi la méthode a-t-elle été interdite ?

Depuis 1994, le clapping est officiellement proscrit en France, pour deux raisons principales :

  • Inefficacité prouvée : Selon les études, le clapping n’a pas démontré d’efficacité réelle pour aider les nourrissons à dégager leurs voies respiratoires.
  • Effets secondaires indésirables : Le clapping n’est pas sans risque. En appliquant des percussions sur la cage thoracique encore fragile des nourrissons, il y a eu des cas de subluxations costales et d’irritations des nerfs intercostaux.

Ces effets indésirables, bien que rares, ont poussé les autorités françaises à bannir cette technique au profit d’approches plus douces et efficaces pour les nourrissons souffrant de bronchiolite.

Le tournant de 2019 : une prise de position ferme de la HAS

En novembre 2019, la Haute Autorité de Santé (HAS) a renforcé les recommandations en matière de kinésithérapie respiratoire pour les nourrissons atteints de bronchiolite aiguë. Leur recommandation était claire : la kinésithérapie respiratoire, sous toutes ses formes, est déconseillée chez les nourrissons de moins de 12 mois atteints de bronchiolite aiguë.

Les raisons de cette recommandation

Les observations de la HAS se basent sur plusieurs constats :

  • Absence de bénéfices cliniques : Les études n’ont pas démontré que la kinésithérapie respiratoire avait un impact significatif sur l’amélioration de l’état de santé des nourrissons atteints de bronchiolite.
  • Inconfort pour le nourrisson et les parents : Certaines techniques comme le clapping ou les vibrations peuvent être douloureuses pour le bébé et impressionnantes pour les parents, créant un stress inutile.
  • Risque de complications : L’irritation des voies respiratoires et les éventuelles lésions de la cage thoracique ou des nerfs intercostaux soulèvent des risques inacceptables pour des nourrissons fragiles.

Ainsi, en l’absence de bénéfices prouvés et face aux risques, la HAS a conclu que la kinésithérapie respiratoire n’est pas une option thérapeutique recommandée pour les nourrissons de moins d’un an en cas de bronchiolite.

Les alternatives pour soulager les nourrissons atteints de bronchiolite

Si la kinésithérapie respiratoire est déconseillée, comment aider alors un nourrisson en difficulté respiratoire ? La HAS et les professionnels de santé privilégient aujourd’hui une approche plus douce et naturelle.

1. Le mouchage et le lavage de nez

Pour dégager les voies respiratoires supérieures, un lavage de nez au sérum physiologique est recommandé plusieurs fois par jour. Cette méthode aide à éliminer les sécrétions sans risque pour le bébé.

2. Surveillance médicale

En cas de bronchiolite, il est essentiel de consulter un médecin dès les premiers signes et de surveiller l’évolution des symptômes. Si la respiration devient laborieuse ou si le bébé présente des signes de détresse respiratoire, une consultation urgente s’impose.

3. Les conseils d’hygiène

Maintenir un environnement sain et adapté est essentiel pour les nourrissons. Limitez les expositions au tabagisme passif, ayez une bonne aération des pièces, et humidifiez l’air si nécessaire.

4. Hydratation et soins de confort

Une hydratation régulière et des soins d’accompagnement doux aident le bébé à rester confortable. Veillez également à surélever légèrement le haut du corps du nourrisson lorsqu’il dort pour faciliter la respiration.

Kinésithérapeutes : quel rôle aujourd’hui ?

Même si le clapping et d’autres techniques sont proscrits dans la bronchiolite, le rôle du ou de la kinésithérapeute reste essentiel. En effet, les kinés peuvent jouer un rôle d’éducation auprès des parents en leur apprenant les bonnes pratiques pour prendre soin de leur nourrisson et en leur donnant des conseils sur le lavage de nez. De plus, ils et elles peuvent intervenir dans des cas de pathologies respiratoires chroniques ou dans le cadre d’une prise en charge plus globale de la santé respiratoire de l’enfant.

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